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Guerre : Poutine affirme que la Russie est prête si l’Europe s’engage




Publié par Jehanne Duplaa le 3 Décembre 2025

Au cœur d’une séquence diplomatique sous haute tension, Vladimir Poutine a brandi une mise en garde directe à destination des capitales européennes : si l’Europe décidait d’ouvrir une guerre, « la Russie est prête ». Une déclaration martiale qui résonne comme un signal d’alerte pour le continent, alors que Moscou revendique désormais une posture de puissance totalement disposée à répondre à toute escalade.



Le 2 décembre 2025, à Moscou, au lendemain d’intenses négociations avec l’émissaire américain Steve Witkoff, Vladimir Poutine a pris la parole pour affirmer que la guerre ne viendrait pas de la Russie, mais que son pays était prêt à y répondre sans délai si l’Europe en prenait l’initiative. Dans un climat où la Russie revendique un avantage militaire en Ukraine et accuse l’Union européenne de prolonger le conflit, cette déclaration ajoute une pression nouvelle sur les tentatives diplomatiques en cours.


Une déclaration martiale devant les caméras

Le président russe s’est exprimé dans un décor soigneusement maîtrisé, assumant une rhétorique offensive qui tranche avec les messages d’apaisement diffusés ces dernières semaines par les chancelleries occidentales. Devant les médias, il a lancé : « Nous n’avons pas l’intention de faire la guerre à l’Europe, mais si l’Europe le souhaite et commence, nous sommes prêts dès maintenant », a déclaré Vladimir Poutine selon Le Point. Par cette phrase, il place la guerre au centre d’un rapport de force qu’il estime désormais totalement assumé, affirmant que l’Europe porterait la responsabilité d’une éventuelle escalade.

Cette prise de parole s’est déroulée peu après une rencontre exceptionnelle avec l’envoyé spécial américain Steve Witkoff. Selon TF1 Info, l’entretien entre les deux hommes a duré cinq heures, un chiffre qui illustre la profondeur des divergences persistantes malgré les pressions internationales. Dans ce contexte, Moscou a voulu montrer une unité stratégique : un président campé dans une posture déterminée, un État-major convaincu d’avoir repris l’initiative, et une Russie qui se présente comme capable de soutenir un nouvel affrontement si celui-ci devait éclater. Cette mise en scène participe d’une volonté d’inscrire la guerre dans un registre dissuasif qui vise l’Europe autant que les États-Unis.


Moscou accuse l’Europe de saboter un plan de paix

En poursuivant son discours, Vladimir Poutine a également désigné les responsables, selon lui, de la stagnation diplomatique en Ukraine. Il a affirmé que plusieurs pays européens auraient « modifié un plan de paix soutenu par Washington pour y intégrer des conditions absolument inacceptables », selon The Moscow Times. Ces modifications, toujours selon lui, n’auraient pas pour objectif un compromis, mais au contraire d’empêcher tout accord. Dans cette logique, il a lancé : « Ils n’ont aucune volonté de paix, ils sont du côté de la guerre ». En reliant ainsi l’Europe à une stratégie d’affrontement, Poutine cherche à déplacer la responsabilité du blocage vers l’Ouest.

Le président russe reproche en particulier aux Européens d’avoir cherché à encadrer strictement les marges de manœuvre militaires de la Russie, notamment sur les zones conquises depuis 2022, ce que le Kremlin juge incompatible avec ses « réalités stratégiques ». Plusieurs médias, dont Reuters, ont confirmé que Moscou estime que ces conditions « rendent impossible tout progrès ». Le discours s’inscrit donc dans une logique cohérente : faire de l’Europe le déclencheur potentiel d’une nouvelle phase de guerre, tout en niant toute volonté offensive propre à la Russie.


La Russie menace d’élargir le champ militaire

Signe supplémentaire d’une radicalisation du discours, Vladimir Poutine a évoqué la possibilité d’élargir les frappes militaires au-delà des lignes actuellement contestées. Selon les informations de TF1 Info, le Kremlin envisage désormais de viser les navires entrant dans les ports ukrainiens, au motif que des attaques auraient récemment touché des bâtiments liés à Moscou dans la mer Noire. Cette perspective, extrêmement sensible, montre que la guerre pourrait sortir du cadre terrestre si les tensions venaient à monter encore avec l’Europe. Pour un lectorat habitué aux enjeux de défense, ce type d’annonce signale un potentiel glissement vers une confrontation hybride mêlant zones maritimes, économiques et militaires.

Dans les chancelleries européennes, cette nouvelle salve rhétorique a été analysée comme une manœuvre destinée à impressionner plutôt qu’une annonce opérationnelle. Selon 7sur7, plusieurs experts soulignent qu’il s’agit d’ « intimidation pure et simple ». De son côté, The Guardian rapporte que cette déclaration intervient alors que les discussions menées par l’émissaire américain n’ont débouché sur aucun progrès substantiel. Pour Euronews, l’objectif de Moscou serait d’imposer à l’Europe l’idée qu’une guerre ouverte tournerait immanquablement à l’avantage de la Russie, tout en maintenant la pression sur les négociations. Ces réactions montrent que si le Kremlin affirme une préparation totale, les capitales européennes y voient avant tout une stratégie d’influence visant à peser sur leur positionnement.




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