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La Norvège réduit son exposition aux entreprises israéliennes




Publié par François Lapierre le 12 Août 2025

Le plus grand fonds souverain du monde, la Government Pension Fund Global (GPFG), a confirmé lundi 11 août avoir vendu l’intégralité de ses positions dans 11 sociétés israéliennes qui ne figuraient pas dans l’indice de référence actions fixé par le ministère des Finances, et a rapatrié en interne la gestion de toutes ses autres lignes en Israël.



Le fonds de pension norvégien se positionne en faveur de Gaza

Le gestionnaire (Norges Bank Investment Management, NBIM) souligne un contexte de « crise humanitaire grave » à Gaza et en Cisjordanie, et annonce un renforcement de sa due diligence. La défense est au cœur du débat : l’épisode a été déclenché par des révélations médiatiques sur une participation dans un groupe de moteurs aéronautiques au service des forces armées israéliennes, selon AP News.

NBIM précise que la réduction de l’exposition ne constitue pas une exclusion éthique au sens strict pour les 11 titres vendus : il s’agit d’un réalignement sur le périmètre de l’indice de référence et d’une mesure de gestion des risques « face à des circonstances extraordinaires ». Cela ne préjuge pas des évaluations en cours par le Conseil d’éthique ni d’éventuelles exclusions futures, lesquelles suivent une procédure formelle distincte. « Ces mesures ont été prises en réponse à des circonstances extraordinaires. La situation à Gaza est une grave crise humanitaire… Nous allons renforcer notre due diligence », a déclaré Nicolai Tangen, directeur général de NBIM. Dans le même communiqué, la direction acte la fin des mandats de gestion externes en Israël : « Tous les investissements dans des sociétés israéliennes qui étaient gérés par des gérants externes seront transférés en interne et gérés par nous », peut-on lire selon Reuters.

Pourquoi maintenant ? Le contexte politique, financier et sectoriel

La pression s’est accrue depuis plusieurs mois : gouvernement et opinion publique demandent des garanties sur la conformité des investissements avec les lignes rouges éthiques. La semaine dernière, le ministère des Finances a demandé à NBIM une revue accélérée de ses positions et de ses pratiques en Israël, avec une réponse attendue d’ici le 20 août. NBIM indique avoir entamé cette revue et intensifié ses échanges avec le Conseil d’éthique. Sur le plan historique, la Norvège dispose d’un cadre robuste : le ministère fixe la stratégie, NBIM gère, et le Conseil d’éthique recommande observation ou exclusion selon des critères produits (armes, charbon…) ou de conduite (atteintes graves aux droits humains).

L’onde de choc touche directement l’industrie et, par ricochet, des segments de la défense : les reportages qui ont précipité la revue citaient une entreprise de moteurs aéronautiques fournissant des services aux armées, selon Reuters.

À court terme, l’impact boursier sur les sociétés concernées peut rester modéré : le fonds pèse lourd (près de 1,5 % des actions mondiales cotées), mais ses cessions sont étalées et généralement annoncées avec prudence. À moyen terme, l’effet est plus structurel : le signal envoyé au marché renforce le coût du capital pour les entreprises exposées à des controverses liées à la défense ou aux droits humains. Il encourage aussi la transparence des chaînes de valeur — un enjeu critique pour des fournisseurs dual-use (civil/militaire).



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