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Le COS, bras invisible de la France en guerre




Publié par La Rédaction le 14 Octobre 2025

Derrière les opérations les plus secrètes de l’armée française se cache une structure discrète mais redoutablement efficace : le Commandement des opérations spéciales, plus connu sous son acronyme COS. Né en 1992, dans le sillage de la guerre du Golfe et pensé sur le modèle du United States Special Operations Command (USSOCOM), il incarne la réponse française à un monde où les guerres ne se déclarent plus forcément, mais se mènent dans l’ombre.



Le COS est l’arme silencieuse de la République. Sa mission : planifier, coordonner et conduire les opérations spéciales décidées par le haut commandement. Des actions à haute valeur stratégique, menées souvent loin des regards, là où la diplomatie s’arrête et où la force doit rester discrète. Ses hommes interviennent pour libérer des otages, traquer des chefs terroristes, infiltrer des réseaux, obtenir des renseignements impossibles à collecter autrement ou appuyer des alliés dans la plus grande confidentialité.

Installé à Villacoublay, le COS travaille directement sous les ordres du Chef d’état-major des armées et, in fine, du président de la République. Il ne dispose pas de troupes en propre : il fédère les meilleures unités issues des trois armées françaises, les coordonne, les entraîne et les engage ensemble, selon les besoins des missions. Cette interopérabilité fait sa force : chaque armée apporte ses savoir-faire, ses moyens, sa culture de combat.


Qui fait partie du COS ? 
 

Dans les rangs du COS, on trouve d’abord les forces spéciales de l’armée de Terre : le 1er régiment de parachutistes d’infanterie de marine (1er RPIMa), fer de lance de l’action directe, et le 13e régiment de dragons parachutistes (13e RDP), spécialiste du renseignement humain et électronique en profondeur. À ces deux unités s’ajoute le 4e régiment d’hélicoptères des forces spéciales (4e RHFS), qui assure infiltration, appui et exfiltration dans les conditions les plus extrêmes.

Côté mer, la Force maritime des fusiliers marins et commandos (FORFUSCO) aligne des unités d’élite au palmarès impressionnant : le commando Hubert, spécialiste des actions sous-marines et des libérations d’otages ; Jaubert et Trépel, experts du combat terrestre ; de Montfort et Penfentenyo, tournés vers l’appui feu ; Kieffer, plus polyvalent. Ces hommes, formés à l’endurance et à la précision, constituent une force d’intervention aussi mobile que létale.

L’armée de l’Air et de l’Espace, elle, met en œuvre le CPA 10 (commando parachutiste de l’air n° 10), redoutable unité capable d’agir au sol, de sécuriser des aérodromes ou de guider des frappes aériennes en territoire ennemi. À ses côtés, l’escadron Poitou et d’autres unités de transport spécialisé assurent les infiltrations et exfiltrations des opérateurs du COS, souvent de nuit, parfois très loin de toute base amie.


Ses faits d'armes ?
 

Les opérations du COS sont, par nature, secrètes. On ne les évoque qu’après coup, et encore, rarement. L’ombre de l’opération Sabre, longtemps déployée au Sahel, plane encore : plusieurs années de traque contre les groupes djihadistes dans des zones immenses, avec un savoir-faire et une efficacité reconnus internationalement. Le départ des forces françaises du Burkina Faso en 2023 a marqué la fin de cette mission emblématique, mais non celle de la présence des forces spéciales françaises en Afrique, désormais redéployées ailleurs, dans une configuration plus souple et plus discrète.

Le COS participe aussi à des opérations plus larges, comme Chammal, la contribution française à la lutte contre l’État islamique en Irak et en Syrie. Dans ces théâtres complexes, ses opérateurs fournissent le renseignement de terrain, désignent les cibles pour les frappes aériennes, ou interviennent directement lorsque la situation l’exige.

Les soldats du COS n’apparaissent jamais en première ligne médiatique, mais ils en sont souvent les premiers acteurs sur le terrain. Ils sont la main invisible de la politique de défense française, capables d’intervenir en quelques heures sur n’importe quel continent. Chaque mission exige un mélange de précision, de sang-froid et de discrétion absolue : trois vertus que le COS a érigées en art.

Dans un monde où les menaces se démultiplient et où les ennemis ne portent plus d’uniforme, le COS incarne cette France qui agit sans dire, qui frappe sans se montrer, et qui protège sans chercher la gloire. Son existence rappelle une vérité simple : la force d’une nation ne se mesure pas seulement à la puissance de son armée, mais à la maîtrise de ses ombres.




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