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Tirs de missiles ATACMS par l’Ukraine : révolution pour la politique étrangère américaine




Publié par Jehanne Duplaa le 20 Novembre 2025

Un nouveau palier a été franchi dans le conflit ukrainien : l’Ukraine a tiré pour la première fois des missiles à courte portée Army Tactical Missile System (ATACMS) sur le territoire de la Russie depuis le retour au pouvoir de Donald Trump, marquant une rupture dans la politique étrangère américaine jusque-là très prudente.



Le 18 novembre 2025, l’armée ukrainienne a confirmé l’emploi de missiles ATACMS américains contre des cibles militaires en Russie. Ce tir, opéré après une phase de restrictions américaines, illustre un virage stratégique dans la posture de l’Ukraine – et dans le soutien américain. En affûtant ses moyens de frappe, l’Ukraine change le rapport de force tout en obligeant les États-Unis à redéfinir leurs garde-fous sur l’usage de l’armement fourni.


Pourquoi l’Ukraine a-t-elle utilisé des ATACMS et en quoi cela change-t-il le jeu pour l’Ukraine et les États-Unis ?

Depuis l’automne 2023, l’Ukraine a reçu des missiles ATACMS américains, mais leur emploi contre le territoire russe était jusque-là interdit, rappelle The Kyiv Independent. Le 18 novembre 2025, selon le quartier-général ukrainien, une frappe de missiles ATACMS a été menée contre des objectifs militaires en Russie.

La portée des modèles modernes d’ATACMS est d’environ 270 à 300 kilomètres, d'après les chiffres de Kyiv Post, ce qui permet à l’Ukraine d’atteindre des zones russes jusqu’ici hors de portée.

Aux États-Unis, cette volte-face illustre une remodélisation de la politique étrangère sous Donald Trump : autoriser ou ne plus interdire l’usage de telles capacités au-delà du territoire ukrainien, ce qui constitue une petite révolution dans l’« ordre de tir » des armes fournies.
En bref : l’Ukraine gagne en profondeur de frappe, et les États-Unis jouent moins la retenue vis-à-vis de la Russie.


Quels ont été les tirs, les cibles et les implications militaires des ATACMS lancés par l’Ukraine ?

Selon le ministère russe de la Défense, quatre missiles ATACMS ont été lancés en direction de la ville de Voronezh à partir de la région de Kharkiv, rapporte Reuters. Le ministère indique que tous les missiles auraient été abattus par des systèmes S-400 et Pantsir russes, mais que des débris ont provoqué des dégâts légers (toit d’une maison de retraite, orphelinat, habitation).

Du côté ukrainien, l’emploi des missiles a été qualifié de « développement majeur qui souligne l’engagement inébranlable de l’Ukraine envers sa souveraineté », selon Pravda.

Pour la Russie, cet usage franchit un seuil : la frappe transfrontalière avec armes américaines marque une dimension stratégique accrue. Cependant que, faute de masse suffisante et de cibles parfaitement accessibles, ces frappes demeurent plus symboliques que décisives pour l’instant. Ainsi, l’Ukraine envoie un message clair : elle n’est plus cantonnée à une guerre défensive, mais met désormais en œuvre des capacités offensives soutenues. Et les États-Unis, via l’Ukraine, réajustent leur rôle.


Quelles sont les conséquences politiques et diplomatiques pour la politique étrangère américaine et la guerre en Ukraine ?

La décision américaine de lever, en novembre 2024, l’interdiction faite à l’Ukraine d’utiliser les ATACMS pour frapper la Russie constitue un tournant, comme le souligne The Guardian. En effet, cette décision avait été prise dans un contexte de pression russe accrue et de déploiement de troupes nord-coréennes aux côtés de Moscou.

Sous le mandat de Donald Trump, cette latitude donnée à l’Ukraine prend une coloration inattendue : elle traduit une volonté de Washington de « laisser frapper », plutôt que de toujours limiter l’usage des armes fournies.

Au plan diplomatique, Moscou dénonce une « escalade » et avertit que l’implication américaine devient plus directe. Cette évolution pourrait ouvrir la voie à une guerre par procuration accélérée, où les limites entre soutien indirect et participation active se floutent.

En résumé, l’Ukraine franchit un pas en avant dans son action militaire, tandis que les États-Unis modifient leur posture sans le clamer ouvertement.



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