Une succession technologique à GRAVES
Par Paul-Gabriel Lantz
AURORE succédera au radar GRAVES (Grand Réseau Adapté à la VEille Spatiale), développé par l’ONERA et mis en service en 2005. Véritable pionnier de la space situational awareness (SSA), GRAVES assure depuis vingt ans la détection d’environ 3 000 objets en orbite basse. Il a permis d’identifier plusieurs satellites espions non déclarés, mais son rayon d’action reste limité à environ 1 600 km d’altitude. En doublant cette portée, AURORE permettra aux forces françaises de suivre des objets évoluant jusqu’à 2 000 km, renforçant ainsi la capacité de surveillance autonome du pays.
Cette avancée intervient alors que la militarisation de l’espace s’accélère. Les puissances spatiales testent des missiles antisatellites, des satellites « butineurs » capables d’approches rapprochées, et des engins manœuvrants à vocation offensive. Dans ce contexte, la capacité à détecter, suivre et anticiper les comportements hostiles devient un élément central de la dissuasion stratégique.
AURORE succédera au radar GRAVES (Grand Réseau Adapté à la VEille Spatiale), développé par l’ONERA et mis en service en 2005. Véritable pionnier de la space situational awareness (SSA), GRAVES assure depuis vingt ans la détection d’environ 3 000 objets en orbite basse. Il a permis d’identifier plusieurs satellites espions non déclarés, mais son rayon d’action reste limité à environ 1 600 km d’altitude. En doublant cette portée, AURORE permettra aux forces françaises de suivre des objets évoluant jusqu’à 2 000 km, renforçant ainsi la capacité de surveillance autonome du pays.
Cette avancée intervient alors que la militarisation de l’espace s’accélère. Les puissances spatiales testent des missiles antisatellites, des satellites « butineurs » capables d’approches rapprochées, et des engins manœuvrants à vocation offensive. Dans ce contexte, la capacité à détecter, suivre et anticiper les comportements hostiles devient un élément central de la dissuasion stratégique.
La SSA, clé de la maîtrise de l’espace
Selon la stratégie spatiale militaire française publiée en 2019, la SSA constitue « un prérequis pour la conduite d’opérations militaires et l’exploitation commerciale du milieu spatial ». En d’autres termes, connaître la position exacte des satellites, des débris ou des objets non identifiés est aussi vital que contrôler l’espace aérien ou maritime. La DGA souligne qu’AURORE permettra de « connaître la trajectoire des satellites d’observation ou d’écoute étrangers et d’anticiper la menace des débris spatiaux pour les satellites français ».
Le radar participera également au programme EU-SST (European Space Surveillance and Tracking), qui réunit quinze États membres de l’Union européenne. Ce réseau vise à mutualiser les moyens de surveillance spatiale européens afin de garantir la sécurité des infrastructures critiques en orbite et de réduire la dépendance à l’égard des données américaines.
Le radar participera également au programme EU-SST (European Space Surveillance and Tracking), qui réunit quinze États membres de l’Union européenne. Ce réseau vise à mutualiser les moyens de surveillance spatiale européens afin de garantir la sécurité des infrastructures critiques en orbite et de réduire la dépendance à l’égard des données américaines.
Une coopération industrielle stratégique
Le système AURORE, intégralement conçu et fabriqué en France, s’inscrit dans la Loi de programmation militaire 2024-2030, dont le budget initial de 413 milliards d’euros doit être rehaussé pour « accélérer le réarmement » national. Le président Emmanuel Macron a d’ores et déjà annoncé une rallonge de 3,5 milliards en 2026 et 3 milliards en 2027.
Pour Patrice Caine, PDG de Thales, ce contrat illustre « la contribution de Thales à la souveraineté française en renforçant les capacités de surveillance de la situation spatiale ». Le général Jérôme Bellanger, chef d’état-major de l’armée de l’air et de l’espace, déclarait dès 2024 qu’AURORE permettrait « de voir certaines choses que nos partenaires européens ne voient pas ».
Pour Patrice Caine, PDG de Thales, ce contrat illustre « la contribution de Thales à la souveraineté française en renforçant les capacités de surveillance de la situation spatiale ». Le général Jérôme Bellanger, chef d’état-major de l’armée de l’air et de l’espace, déclarait dès 2024 qu’AURORE permettrait « de voir certaines choses que nos partenaires européens ne voient pas ».
Complémentarité avec Look Up Space et les nouveaux acteurs privés
Le développement d’AURORE vient compléter la montée en puissance des acteurs privés français, tels que Look Up Space, fondée par le général Michel Friedling et Juan Carlos Dolado. Leur réseau mondial de radars Sorasys, en cours de déploiement de la Lozère à la Polynésie, offre une couverture inédite de l’orbite basse et s’intègre dans la logique d’un écosystème français de SSA souveraine.
L’association du savoir-faire industriel de Thales, de la recherche publique de l’ONERA et de l’agilité de jeunes entreprises spécialisées comme Look Up Space traduit une stratégie cohérente : faire de la France une puissance spatiale capable de surveiller, comprendre et protéger l’environnement orbital.
Dans un monde où l’espace est devenu un domaine de confrontation stratégique, AURORE symbolise la volonté française de maîtriser non seulement le ciel, mais désormais les altitudes orbitales où se jouent les équilibres technologiques et militaires du XXIᵉ siècle.
L’association du savoir-faire industriel de Thales, de la recherche publique de l’ONERA et de l’agilité de jeunes entreprises spécialisées comme Look Up Space traduit une stratégie cohérente : faire de la France une puissance spatiale capable de surveiller, comprendre et protéger l’environnement orbital.
Dans un monde où l’espace est devenu un domaine de confrontation stratégique, AURORE symbolise la volonté française de maîtriser non seulement le ciel, mais désormais les altitudes orbitales où se jouent les équilibres technologiques et militaires du XXIᵉ siècle.

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