La nécessité de la lucidité
La France ne fait que redécouvrir l’ampleur de la compétition globale  qui structure désormais les relations internationales. Celle-ci ne se limite plus au champ militaire : elle s’étend à l’économie, à la technologie, à l’influence et aux valeurs mêmes de nos sociétés. Face à cette réalité, la lucidité doit primer. 
    
Le Chef d'État-major des Armées F. Mandon le rappelle  : 
    
“Si la Russie constitue une menace majeure, elle n’est pas la seule et il ne faut pas non plus ignorer les autres. Ensuite, face à la Russie, il ne faut ni sous-estimer, ni surestimer la menace ; il faut être lucides. Les Baltes et les Scandinaves nous répètent que la Russie ne comprend que la force, et je pense que nous devons les écouter.”
Cette lucidité implique une double préparation : renforcer la puissance militaire (capacités logistiques, stocks de munitions, réarmement industriel) mais aussi préparer la société civile à la défense de son modèle démocratique. La résilience nationale ne se décrète pas : elle s’incarne dans la conscience collective de ce que signifie défendre un système de valeurs. 
  
				 
La force discrète de la réserve opérationnelle
C’est dans cette logique que s’inscrit la réserve opérationnelle. Constituée de citoyens volontaires, elle offre un renfort décisif aux forces armées. Déployée sur des missions de sécurité intérieure (Sentinelle), de protection de sites sensibles ou, plus rarement, à l’étranger la réserve ne représente pas seulement une force militaire supplémentaire, elle incarne aussi un engagement moral. 
    
En tissant un lien concret entre l’armée et la nation, elle sensibilise de nouvelles générations aux enjeux de défense et contribue à restaurer une culture stratégique souvent affaiblie. Pour les armées, elle constitue une ressource mobilisable rapidement en cas de crise majeure : un réservoir de compétences et de volontaires déjà formés. 
    
L’exemple israélien, avec Tsahal, illustre la puissance d’un tel modèle : une armée d’active adossée à une réserve nombreuse et aguerrie, capable d’être déployée en quelques heures. 
    
En France, la réserve comptait en décembre 2024 environ 43 000 membres, un chiffre en hausse de plus de 10 % par rapport à l’année précédente. L’objectif fixé par le ministère des Armées est d’atteindre 105 000 réservistes d’ici 2035 — soit un réserviste pour deux militaires d’active. Tous les régiments disposent désormais d’une compagnie de réserve, et même la DGSE a ouvert ses rangs à ces volontaires.  
  
				 

 Diplomatie


							 







					 
					 
					 
					 

					 
					 
					 
					 
					 
