Une narration hostile : comment la Chine aurait mené sa campagne de désinformation
La Chine, affirme le rapport, a profité de l’affrontement entre l’Inde et le Pakistan du 7 au 10 mai 2025 (opération dite Opération Sindoor) pour orchestrer une campagne d’ingérence informationnelle. Le document indique que Pékin a utilisé « de faux comptes sur les réseaux sociaux » et des « images générées par IA ou issues de jeux vidéo » montrant des débris supposés de Rafale abattus pour miner la réputation de l’avion français, explique La Tribune.
Le rapport ajoute que ce travail de sape visait à « entraver les ventes d’avions français Rafale au profit de ses propres J-35 » (Shenyang J-35A) et qu’il visait en particulier des marchés stratégiques comme celui de l’Indonésie.
Par ailleurs, la Chine est citée comme ayant fourni près de 82 % des importations d’armes du Pakistan entre 2019 et 2023, ce qui renforce le contexte dans lequel s’inscrit cette campagne, selon Valeurs actuelles.
Dans ce cadre, la Chine serait allée au-delà de la vente d’armement : « Selon les services de renseignement français, la Chine a lancé une campagne de désinformation pour entraver les ventes de Rafale français au profit de ses propres J-35, et elle a utilisé de faux comptes sur les réseaux sociaux pour diffuser des images issues d’IA ou de jeux vidéo montrant de prétendus “débris” d’avions que son armement aurait détruits », selon le rapport.
Pourquoi la désinformation devient-elle centrale dans la guerre industrielle du Rafale ?
Le document de l’USCC note également que durant l’opération Sindoor, la Chine a présenté plusieurs de ses systèmes (HQ-9, PL-15, J-10) comme ayant prouvé leur valeur réelle — et a ensuite exploité cette mise en scène pour décrédibiliser les adversaires et leurs alliés.
Dans ce contexte, la désinformation s’impose comme un levier de puissance douce : elle vise à influencer les perceptions de ministères de la Défense, d’alliances et de clients étrangers. Dès lors, la lutte technologique autour du Rafale se couple à une bataille d’influence.
Conséquences stratégiques et enjeux pour la France et ses alliés
Pour la France, l’impact de cette campagne supposée est double : industriel et stratégique. D’un point de vue industriel, nuire à la réputation du Rafale équivaut à freiner les commandes et à affaiblir l’offre française dans un segment compétitif. D’un point de vue stratégique, cela affaiblit l’image de la France comme fournisseur de défense fiable — et donc de partenaire stratégique.
Parmi les cas cités, l’Indonésie est mentionnée : le rapport affirme que des responsables de l’ambassade de Chine « ont persuadé l’Indonésie d’interrompre une commande de Rafale » déjà en cours.
En réponse, la France et ses alliés doivent désormais intégrer la notion de désinformation dans leur stratégie de défense et d’exportation : la protection des systèmes sensibles inclut la gestion des récits et des perceptions. Selon un communiqué du ministère français de la Défense, « il ne s’agit plus uniquement d’informer ou de désinformer » mais d’« anticiper les effets concrets de la désinformation dans les conflits modernes ».

Diplomatie













