Un rapport parlementaire veut hisser la France en tête de l'industrie de Défense européenne

L’Europe veut renforcer sa crédibilité stratégique. Pourtant, son Industrie de Défense reste freinée par des structures trop segmentées, des délais trop longs et une capacité industrielle insuffisante. Un récent rapport parlementaire propose de lever ces obstacles en misant sur l’innovation et l’efficacité. Il encourage la création d’un environnement favorable aux technologies de rupture, en incitant les industriels à accélérer leurs cycles de développement. Le texte insiste sur la nécessité de fluidifier les procédures, de simplifier les normes et de réduire les entraves administratives qui ralentissent aujourd’hui la montée en puissance du secteur.

Cette dynamique repose également sur une action coordonnée à l’échelle européenne. Les auteurs mettent en avant l’intérêt de renforcer les outils communautaires pour soutenir la production, mutualiser les besoins et sécuriser les chaînes d’approvisionnement. Un appui financier mieux structuré permettrait aux entreprises de franchir plus facilement le cap du prototypage vers l’industrialisation. L’enjeu est clair : créer des conditions favorables à l’émergence d’acteurs capables de rivaliser avec les géants américains, afin de ne pas laisser passer les équivalents européens d’Anduril ou Palantir.

La transformation de l’Industrie de Défense ne peut se faire sans une refonte du financement. Le rapport identifie ici un besoin de cohérence et de solidarité entre États membres. Il préconise d’élargir l’accès aux financements européens, en mobilisant de nouveaux instruments pour soutenir les projets à fort potentiel. La mise en place de mécanismes de prêts ou de garanties permettrait aux entreprises de s’engager dans des programmes ambitieux, tout en maîtrisant les risques. L’idée est d’installer un cadre robuste, capable de stimuler l’investissement privé et d’attirer des capitaux internationaux, tout en protégeant les actifs stratégiques européens.

Parmi les propositions phares figure la notion d’un "Colbertisme moderne". L’État serait en mesure d’accompagner financièrement un champion industriel jugé déterminant pour la souveraineté technologique. Cette approche vise à renforcer la compétitivité et la résilience du tissu industriel européen. Le rapport encourage aussi une meilleure intégration au sein de la chaîne de valeur continentale, notamment via la production sous licence de matériels français dans d’autres pays. Enfin, la mobilisation de l’épargne citoyenne apparaît comme un levier complémentaire pour stabiliser les investissements de long terme, en valorisant des fonds dédiés au secteur Défense au niveau européen.