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Passation à la tête des armées : Fabien Mandon nommé chef d’état-major




Publié par Jehanne Duplaa le 23 Juillet 2025

Un nouveau visage, issu de l’armée de l’Air, vient d’être nommé pour diriger les forces armées, remplaçant une figure terrestre bien connue. Derrière cette passation, une recomposition stratégique se dessine.



Thierry Burkhard : fin de commandement pour un pilier de l’armée de Terre

Ce 23 juillet 2025, le gouvernement a officialisé un changement majeur au sommet de l’organisation militaire. Le général d’armée Fabien Mandon est nommé chef d’état-major des armées (CEMA), remplaçant le général Thierry Burkhard. Ce remplacement ne doit rien au hasard et répond à une volonté assumée d’aligner les orientations stratégiques de la France avec un contexte opérationnel en mutation rapide.

Le général Thierry Burkhard quitte ses fonctions à l’âge de soixante ans, après avoir dirigé les armées pendant quatre années. Son mandat, initialement prévu pour trois ans, avait été prolongé en 2024. Entré en fonction en juillet 2021, il avait succédé au général François Lecointre.

Homme de l’armée de Terre, Burkhard est passé par la Légion étrangère avant de diriger l’état-major de cette composante. Son profil correspondait à une période marquée par la fin des grandes opérations sahéliennes et l’adaptation de la doctrine aux engagements dispersés.

À l’annonce de son départ, le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, a déclaré :
« Reconnaissance et remerciements au général d’armée Thierry Burkhard, qui a servi la France au plus haut niveau durant quatre années comme chef d’état-major des armées. » (Le Monde)
Le général Burkhard laisse derrière lui un dispositif réorganisé, une doctrine interarmées renforcée, et une gouvernance qui aura favorisé la coordination des états-majors.

Fabien Mandon : un profil aviateur au cœur de la stratégie présidentielle

La nomination de Fabien Mandon, général d’armée aérienne, marque un tournant : il devient le premier officier de l’armée de l’Air à occuper le poste de chef d’état-major des armées depuis Jean-Philippe Douin, en fonction de 1995 à 1998. Jusqu’à présent, Mandon occupait la fonction de chef d’état-major particulier du président de la République, rôle stratégique auprès de l’Élysée.

Le ministre des Armées s’est exprimé publiquement sur cette désignation :

« J’ai pleine confiance en sa capacité à poursuivre, avec rigueur et détermination, la transformation de nos forces dans un contexte sécuritaire toujours plus exigeant. » (Le Figaro)

Le choix de Mandon illustre une volonté d’adapter le commandement aux réalités contemporaines : haute intensité, déploiements multipolaires, pressions capacitaires.

Calme, méthodique, et familier des arcanes de la décision politique, Mandon incarne un commandement à la fois technique et diplomatique.


Contexte stratégique : entre recomposition des menaces et transformation doctrinale

La France militaire entre dans une phase d’ajustement structurel. La menace russe sur le flanc Est de l’Europe, la réorganisation des alliances transatlantiques, et les tensions croissantes dans les espaces indo-pacifiques redéfinissent les paramètres de projection.

La Loi de programmation militaire (LPM) 2024–2030, pilier doctrinal du ministère, oriente les forces vers un modèle rénové, capable de répondre à un environnement stratégique plus dur, plus instable et plus complexe. Ce texte prévoit notamment une montée en puissance capacitaire, l’intégration accélérée de systèmes numériques, la modernisation des chaînes de commandement et une adaptation des formats opérationnels.

Dans ce cadre, le chef d’état-major des armées joue un rôle central : conseiller direct du président, garant de la cohérence interarmées, chef opérationnel en cas de crise.


Une succession préparée dans la continuité de l’exécutif

La désignation de Fabien Mandon intervient dans un climat d’anticipation et non de rupture. Aucun incident, aucune crise interne ne semble avoir précipité le départ de Burkhard. Au contraire, cette transition s’inscrit dans une logique de continuité stratégique, adossée à une vision politique assumée par l’Élysée.

Le profil aérien du nouveau CEMA complète les récentes nominations opérées dans les états-majors : elles traduisent sans aucun doute un rééquilibrage interarmées voulu par l’exécutif, où chaque composante (Terre, Air, Mer, Cyber) est appelée à assumer un rôle accru face à la complexité des menaces.


Un changement d’unité, une cohérence stratégique affirmée

Le passage de relais entre Thierry Burkhard et Fabien Mandon ne signe pas une césure brutale, mais une recomposition ordonnée. Elle révèle une logique de continuité dans l’ambition française de disposer, à l’horizon 2030, d’un outil de défense résilient, agile, et crédible.

La France confie désormais son commandement militaire à un expert du ciel, enraciné dans les centres de décision de l’État. Face aux menaces combinées qui s’intensifient, cette nomination s’inscrit dans un cap politique assumé : adapter la structure militaire à un monde en tension.




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