Angela Rayner presse la Chine de justifier les zones noircies sur les plans de sa méga-ambassade à Londres
Le 6 août 2025, Angela Rayner, ministre britannique du Logement et vice‑première ministre, a adressé une sommation formelle à Pékin. En jeu : des zones censurées dans les plans de la future méga-ambassade chinoise prévue à Royal Mint Court, à deux pas de la Tour de Londres. Une affaire explosive à l’intersection de l’urbanisme, de la diplomatie et des enjeux de sécurité nationale.
Méga-ambassade à Londres : pourquoi certaines zones sont-elles censurées ?
Mais cela ne suffit pas. Angela Rayner exige que Pékin « identifie précisément et de manière exhaustive ce qui a été censuré, la nature des censures, et la justification exacte », selon les termes d'une lettre officielle adressée également à Yvette Cooper (ministre de l’Intérieur) et David Lammy (ministre des Affaires étrangères), d'après les informations du Times.
Le tunnel souterrain dessiné sous le site, ainsi que deux suites de pièces anonymes, ont particulièrement attiré l’attention des autorités. Ces éléments ont été décrits par plusieurs responsables comme un « donjon moderne pour espions ».
Inquiétudes sécuritaires : Londres sous pression, Washington en coulisses
Chris Philp ministre de l’Intérieur fantôme, va plus loin : « Nous avons vu le gouvernement chinois réprimer des dissidents, opérer des postes de police secrets au Royaume-Uni et même mettre des primes sur la tête de certains d'entre eux. Nous ne devrions pas autoriser cela. »
Calendrier politique : une course contre-la-montre vers le 9 septembre
L’ambassade, prévue sur le site de l’ancienne Royal Mint, a été initialement rejetée en 2022 par le conseil de Tower Hamlets, puis retirée par la Chine. Elle a été resoumise après l’arrivée au pouvoir des travaillistes. Le Planning Inspectorate a finalement rendu un avis favorable, mais la décision finale revient à Angela Rayner, qui a activé une clause lui permettant de reprendre le contrôle complet du dossier.
Tous les acteurs impliqués – ministères, ambassade, conseil local – ont jusqu’au 20 août 2025 pour soumettre leurs dernières observations. La décision finale est attendue d’ici le 9 septembre.
Un autre point de tension porte sur l’installation d’un « périmètre dur », exigée par le ministère de l’Intérieur pour protéger les ruines historiques accessibles au public sur le site. Le conseil local a estimé que cela modifierait substantiellement la demande, déclenchant potentiellement une nouvelle consultation.
Derrière les plans : diplomatie tendue, critiques internes, et ambiguïtés politiques
Angela Rayner marche sur une ligne de crête. Keir Starmer, Premier ministre, a été l’objet d’un lobbying direct de la part de Xi Jinping, président chinois. Il a jusqu’ici refusé d’intervenir, malgré les tensions croissantes et les réserves de son propre parti.
Robert Jenrick secrétaire à la justice fantôme, a averti qu’en cas d’approbation, il soutiendrait un recours judiciaire pour contester la légalité de la décision.
Un projet diplomatique devenu champ de bataille géopolitique
Ce qui devait être un chantier architectural s’est transformé en crise politique de haute intensité. À la croisée des préoccupations sécuritaires, des sensibilités diplomatiques et des pressions internes, la méga-ambassade de Chine à Londres cristallise les tensions entre deux visions du monde.
L’attente de la réponse officielle de Pékin ne fait qu’ajouter à la complexité du dossier. Qu’il s’agisse d’un accord discret déjà scellé ou d’un véritable virage stratégique du gouvernement britannique, les prochaines semaines seront décisives.