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La Chine va-t-elle faire un « usage militaire » de la météo ?




Publié par Paul Malo le 21 Décembre 2020

L’Empire du milieu lance un vaste programme afin d’être en mesure de contrôler la météo sur 56% de son territoire.



Un « contrôle du temps » sur 5,5 millions de kilomètres carrés

Crédit : Pixabay
Crédit : Pixabay
La Chine a annoncé le 9 décembre dernier son intention de déployer massivement le programme d’ensemencement des nuages déjà testé de façon ciblée, mais qui serait désormais largement déployé sur plus de la moitié de son territoire d’ici à 2025. Quand les autorités chinoises parlent d’éviter inondations, chutes de grêle et sécheresse afin de sécuriser les récoltes et la production agricole, l’Inde voisine s’inquiète d’une potentielle perturbation de l’ensemble du système météo de la région, et dénonce d’ores et déjà une « militarisation du temps ».

Ce programme de « contrôle du temps » devrait concerner pas moins de 5,5 millions de kilomètres carrés, soit plus que la superficie du territoire indien lui-même. Contrôler les chûtes de pluie se fait via l’ensemencement des nuages en y projetant des substances chimiques telles que l’iodure d’argent, tant via des avions que des canons antiaériens. Alors que le programme de géo-ingénierie chinois emploie déjà 235.000 personnes, l’Empire du Milieu travaille par ailleurs à un plan baptisé « Tianhe » (« Rivière du ciel »), visant à détourner la vapeur d’eau du fleuve Yangtsé pour la transformer en pluie au-dessus du fleuve Jaune afin de lutter contre la sécheresse.

Le climat utilisé comme arme de guerre

Les premiers essais chinois en matière de géo-ingénierie remontent aux années 1960. Mais le pays n’est pas le seul à s’y intéresser d’aussi près. Cela fait bien longtemps également, côté américain, que l’on souhaite prendre le contrôle du temps, voire du mauvais temps. Objectif : faire des catastrophes naturelles une arme de destruction massive. Jadis, lors de la guerre du Vietnam, les scientifiques américains ensemençaient déjà les nuages afin que la pluie vienne ralentir l'avancée des troupes adverses. De même, à Cuba, la CIA avait œuvré à ce que la pluie ruine les récoltes de canne à sucre de l’île dirigée par Fidel Castro, et donc son économie.

Plus proche de nous, en 2015, et ce même si elle aurait souhaité que ce ne soit pas rendu public, la CIA a financé un rapport consacré à la géo-ingénierie, publié par l'Académie nationale des sciences américaine. Serait-ce, côté américain, le nouveau projet Manhattan, non pas nucléaire, mais météorologique ? Selon Alan Robock, professeur de la Rutgers University, lors de la conférence annuelle de l'American Association for the Advancement of Science en 2015,  la CIA est en effet un financeur majeur des rapports de l'Académie nationale. Ce professeur estimait que de telles recherches devraient être ouvertes et internationales, afin qu'elles ne puissent pas être utilisées à des fins hostiles.


 



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