Depuis le 14 octobre 2025, date d’un appel désormais célèbre entre Steve Witkoff et l’entourage du Kremlin, l’action de l’émissaire de Donald Trump concentre les interrogations. Dans un contexte militaire tendu entre la Russie et l’Ukraine, et alors que Washington tente d’imposer un plan de paix, l’administration américaine défend son représentant avec insistance. Donald Trump, tout en affirmant la légitimité de l’envoyé, s’emploie à désamorcer les critiques autour de son rôle, de ses méthodes et de sa relation directe avec Vladimir Poutine.
Witkoff, un émissaire contesté mais soutenu par Donald Trump
Dans le premier temps de cette affaire, les révélations concernant la conversation téléphonique entre Steve Witkoff et Iouri Ouchakov ont alimenté un débat stratégique majeur. Durant un échange de cinq minutes, l’émissaire a indiqué avoir « le plus profond respect pour le président Poutine », selon une retranscription citée par Le Monde. Cette déclaration, immédiatement reprise par les observateurs, nourrit les suspicions d’une orientation diplomatique favorable à Moscou, ce que l’entourage de Donald Trump s’efforce pourtant de relativiser. En soulignant la volonté d’apaisement recherchée par son envoyé, Trump rappelle que Witkoff entretient depuis longtemps un canal direct de communication avec plusieurs acteurs russes, condition selon lui indispensable pour progresser vers un cessez-le-feu durable.
Par ailleurs, ce même appel laisse apparaître une initiative particulièrement sensible. Steve Witkoff y affirme : « Entre nous, je sais ce qu’il faudra : Donetsk et peut-être un échange de territoires ». Ces propos constituent, pour ses détracteurs, une ligne rouge franchie. Pourtant, Donald Trump présente cette franchise comme un atout. Selon lui, ce réalisme assumé permettrait de ramener les protagonistes à la table des négociations, même si cela implique d’évoquer des concessions territoriales. Malgré les critiques, Donald Trump insiste sur le fait que cet échange n’engageait pas formellement Washington mais relevait d’un travail exploratoire.
Une mission diplomatique étendue, entre Moscou et Kiev
Dans un second temps, la défense présidentielle se renforce lorsqu’est confirmée la visite de Steve Witkoff à Moscou. Donald Trump annonce l’envoi de son émissaire pour rencontrer Vladimir Poutine au moment même où Daniel Driscoll, secrétaire à l’armée, se rend à Kiev pour consulter les autorités ukrainiennes. Selon Le Monde, cette double mission vise à finaliser un plan de paix en 28 points, déjà esquissé à partir des discussions entretenues par Witkoff avec les représentants russes. Ce calendrier précis, soigneusement articulé par la Maison-Blanche, permet à Trump d’affirmer que son envoyé n’agit pas seul mais s’inscrit dans une architecture diplomatique cohérente.
Ce plan, largement commenté, comprend des concessions militaires et territoriales importantes pour Kiev, ce qui alimente la critique sur son orientation. Toutefois, Donald Trump soutient que seule une proposition équilibrée, même exigeante, peut aboutir à un accord. Pour lui, l’émissaire Witkoff est l’homme capable de mener cette négociation, précisément parce qu’il sait dialoguer avec Moscou en usant d’un langage que la partie russe reconnaît. En réaffirmant cette position, Trump cherche à couper court aux accusations de collusion, en expliquant que ces échanges relèvent d’une diplomatie pragmatique.
Witkoff, un profil atypique devenu pivot de la stratégie américaine
Enfin, l’analyse du profil de Steve Witkoff permet de comprendre pourquoi Donald Trump maintient son soutien. Ancien promoteur immobilier, proche de Trump depuis des décennies, l’émissaire a déjà été propulsé au cœur de dossiers sensibles au Moyen-Orient. Son ascension diplomatique résulte davantage de la loyauté que d’un cursus traditionnel, mais c’est précisément ce lien personnel qui amène Trump à défendre vigoureusement son rôle. Le président considère que cette fidélité constitue une garantie dans des négociations où la cohésion de l’équipe américaine est essentielle.
Selon la presse, plusieurs idées intégrées au plan américain proviendraient directement de ses échanges avec des officiels russes. Cela nourrit les inquiétudes quant à l’équilibre des discussions. Cependant, pour Trump, cette capacité d’influence n’est pas un défaut mais une ressource. L’émissaire Witkoff, en transmettant les attentes russes tout en présentant les lignes rouges américaines, permettrait d’éviter une rupture brutale. La Maison-Blanche estime même qu’il a contribué à éviter l’escalade lors de précédents blocages. Si les critiques persistent, Donald Trump préfère souligner l’efficacité supposée de ces interventions.

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