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SCAF : la France revendique 80 % du développement du NGF, Berlin dans l’expectative




Publié par Aurélie GIRAUD le 8 Juillet 2025

Le média allemand Hartpunkt révèle que la France a officiellement formulé sa volonté de piloter 80 % du développement du New Generation Fighter, pilier central du programme SCAF. Une décision qui crispe les industriels allemands et laisse planer le doute sur l’avenir du partenariat.



La France affiche ses ambitions industrielles sur le NGF

Selon les informations publiées par le site spécialisé Hartpunkt le 7 juillet 2025, les autorités françaises ont récemment communiqué à leurs partenaires leur exigence d’obtenir 80 % de la charge de travail sur le Next Generation Fighter (NGF), l’élément central du programme FCAS/SCAF (Future Combat Air System).

Cette revendication porterait sur l’ensemble des phases de développement et d’intégration industrielle du chasseur et viserait à assurer une prééminence de Dassault Aviation en tant que maître d’œuvre. Cette demande ne serait pas une proposition de rééquilibrage mais bien une initiative unilatérale formulée en amont d’éventuelles nouvelles négociations.

Programme SCAF : Berlin dans l’attente, Airbus dans la réserve

Du côté allemand, la réaction se veut mesurée mais ferme. Le ministère fédéral de la Défense a reconnu avoir été informé de la demande française, mais souligne que “les modalités actuelles du programme restent inchangées”, en référence à l’accord trinational existant avec l’Espagne.

Airbus Defence and Space, interrogé par Hartpunkt, a refusé de commenter publiquement la démarche française, mais des sources proches du groupe évoquent une “incompréhension totale” face à cette tentative de recentrage, jugée incompatible avec la logique coopérative du projet.

Tensions persistantes sur la gouvernance du Scaf

La gouvernance industrielle du programme SCAF a déjà été l’objet de vives tensions par le passé. Les épisodes de désaccord entre Dassault Aviation et Airbus sur la gestion du NGF avaient déjà provoqué un gel temporaire des travaux en 2021 et 2022. La revendication française s’inscrit dans une stratégie assumée d’autonomie industrielle, qui vient cependant percuter la mécanique de co-développement transnational censée structurer le programme FCAS. Les milieux industriels allemands redoutent une marginalisation croissante de leurs capacités technologiques, alors que le NGF devait à l’origine être un développement conjoint équilibré entre la France, l’Allemagne et l’Espagne.

Pour plusieurs analystes cités par Hartpunkt, cette démarche française pourrait représenter “une rupture de confiance” majeure, difficilement réversible. Le Bundestag, en particulier sa commission de la Défense, suit de près cette évolution. Si la position française venait à être officialisée sans compromis, le financement allemand du programme pourrait être remis en question dès la prochaine loi de programmation militaire.



 



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