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Face aux droits de douane US, la Suisse mise sur l’armement pour négocier




Publié par Jehanne Duplaa le 12 Août 2025

Sous pression face à des droits de douane records imposés par Washington, la Suisse déploie une stratégie inhabituelle : commander davantage d’armes aux États-Unis. Derrière cette offre, un pari calculé pour défendre ses exportations et calmer la tempête commerciale.



Le 11 août 2025, le gouvernement suisse a confirmé être prêt à engager de nouvelles commandes d’armement américain dans l’espoir d’obtenir une réduction des droits de douane, aujourd'hui à hauteur de 39%, récemment imposés par l’administration Trump. Une mesure qui frappe de plein fouet plusieurs secteurs industriels helvétiques et qui pousse Berne à jouer une carte géopolitique rarement utilisée dans ses négociations commerciales.


Washington cible l’économie helvétique

Depuis le début du mois d’août 2025, les États-Unis appliquent des droits de douane massifs sur une série de produits suisses, allant de l’horlogerie à la chimie. Selon les informations de BFMTV, cette taxe de 39% constitue l’une des mesures protectionnistes les plus sévères jamais prises à l’encontre de la Suisse.
Donald Trump a accusé Berne de « voler les États-Unis » sur le plan commercial, selon 24 Heures, déclenchant une réponse politique immédiate de la part du Conseil fédéral.

Une offre stratégique : plus d’armement américain

Face à cette tension, le ministre suisse de l’Économie, Martin Pfister, a déclaré : « Il faut cependant d'abord trouver un chemin de discussion avec les Américains. », rapporte 20 Minutes.
L’idée ? Utiliser le levier de la coopération militaire pour infléchir la position américaine. Selon Boursorama, Berne espère que l’augmentation de ses achats — qui pourraient inclure des avions de combat, des systèmes de défense aérienne ou du matériel de soutien logistique — sera perçue à Washington comme un geste de bonne volonté.

Des négociations encore incertaines

À ce stade, aucune garantie n’a été donnée par les autorités américaines. Dans Le TempsMartin Pfister précise que ces éventuelles commandes supplémentaires « ne remettraient pas en cause les contrats militaires déjà signés », mais pourraient concerner des futurs appels d’offres.
Selon la réglementation douanière suisse (BAZG – Administration fédérale des douanes), les armes et munitions importées sont soumises à un régime strict, avec certaines exemptions. Une adaptation de ces dispositions pourrait être nécessaire si le volume des achats à l’étranger venait à croître.

Un pari à double tranchant

Cette initiative comporte un risque : lier une partie de la politique commerciale suisse à des acquisitions militaires pourrait être perçu comme un précédent dangereux. Si Washington accepte, Berne pourrait sauver ses exportations menacées. Mais si l’offre est rejetée, la Suisse resterait confrontée aux mêmes droits de douane tout en ayant exposé ses intentions stratégiques.
Pour l’heure, comme le souligne 24 Heures, « les discussions se poursuivent » et le gouvernement helvétique n’a fixé aucun calendrier officiel.

Suisse–États-Unis : un bras de fer commercial qui se joue aussi sur le terrain militaire

La décision suisse d’envisager des achats supplémentaires d’armement américain illustre une diplomatie économique atypique, mêlant industrie de défense et commerce extérieur. Reste à savoir si ce geste suffira à convaincre Washington de revoir à la baisse ses droits de douane punitifs, ou s’il s’ajoutera à la longue liste des tentatives infructueuses face au protectionnisme américain.



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