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Une mobilisation internationale pour une détresse nationale




Publié par La Rédaction le 8 Décembre 2021

Auteur de « Népal 2015 », un roman tiré d’une histoire vraie, Landry Richard nous emmène à la découverte d’une équipe de dix Français ayant risqué leur vie au Népal. Sur place ils rencontreront de nombreux autres étrangers venus secourir la population locale victime d’une terrible catastrophe naturelle.



En France nous vivons avec de nombreuses infrastructures médicales et des centres d’aide. Mais comment les populations qui n’ont pas cette chance vivent-elles, surtout lors de tels désastres ?

Il est difficile d’imaginer, pour les populations où nous intervenons qu’il existe un pays dans le monde où lorsque vous êtes blessé ou malade, tout un système de secours et de soin va vous venir en aide sans que cela ne vous coute quoi que ce soit. À l’inverse, les Français ne réalisent pas ce que représente le fait d’être victime d’un tremblement de terre, de perdre sa maison, son travail, des membres de sa famille, d’être blessé et de devoir payer ses soins médicaux, de se retrouver à la rue, sans rien, sans état providence qui va vous venir en aide. Le Népal en 2015 était déjà un des pays les plus pauvres au monde. Le séisme a été dramatique tant sur le plan humain qu’économique pour le pays qui ne s’est d’ailleurs toujours pas remis totalement de cette catastrophe. Il y a tout de même une forme de résilience que je tiens à souligner chez les Népalais qui dès le lendemain du drame, commençait à reconstruire. Avec des moyens de fortune certes, mais qui ne s’est pas laissé aller à la tristesse fataliste de l’abandon. Le courage des Népalais est exemplaire, il a été pour nous une véritable source d’inspiration, une leçon de vie.

Ces catastrophes naturelles sont-elles à l’origine d’une réelle et entière coopération internationale où l’on dépasse la recherche d’intérêts ?

La France a pour habitude d’apporter son aide aux peuples qui en expriment la demande lors de catastrophes naturelles. Nous sommes un pays dont l’expertise en matière de sécurité civile est de très haut niveau, parmi les meilleurs au monde et dans la mesure où nous pouvons apporter notre aide nous le faisons. Dans le cas des catastrophes majeures, c’est un domaine qui est apolitique. Les Français ont unanimement cette tendance à tendre la main vers ceux qui souffrent.

Aujourd’hui, le Népal souffre d’un manque d’eau potable. L’aide étrangère apportée est-elle suffisante et efficace ?

Comme pour les systèmes de soins, raisonner à la française consiste à croire que le monde entier voit les choses comme elles le sont pour nous, de l’eau courante au robinet pour chaque foyer. Or, en réalité, les choses ne sont pas comme cela. L’Himalaya est la plus grande réserve d’eau douce au monde, mais la création de structures et de réseaux d’alimentation n’est pas une priorité pour les gouvernements. Alors les populations s’adaptent et s’organisent en conséquence. Les aides internationales sont une bonne chose pour le bénéfice de ceux qui en ont besoin, les projets sont généralement bien portés et bien étudiés, souvent sous la tutelle de l’Agence France Développement. Mais la solution la plus efficace dans la gestion de l’eau serait, je pense, la prise en main autonome de ces sujets par les gouvernements dont les populations expriment des besoins.

A votre retour du Népal vous avez créé l’association FIRE, quel est le l’origine et le but de cette ONG ?

L’association FIRE (French International Rescue Experts) est une association de pompiers humanitaires et d’experts qui a pour vocation d’intervenir dans le cadre de catastrophes majeures. Elle est composée de bénévoles disposés à s’engager dans des missions de sauvetage, de déblaiement, d’assistance médicale et dans la potabilisation de l’eau. La particularité de FIRE est son autonomie, car nous sommes en mesure de déployer des équipes totalement autonomes sur le terrain dans les conditions les plus difficiles. Nous transportons des petits matériels, légers à forte valeur ajoutée. Nous sommes capables, par exemple, de nous rendre dans un village perdu de l’Himalaya, à dos d’hommes, pour y installer une station de potabilisation de l’eau pendant une semaine en autonomie complète. Contrairement à d’autres ONG qui déploient de gros moyens, avec des structures logistiques importantes, nous sommes dans un mode d’action « commando » même si le terme n’est pas approprié pour des sauveteurs il en explique l’essence. Ainsi nous plaçons nos compétences au service d’ONG plus importantes ou spécifiquement au service de la coordination de l’ONU pour nous inscrire dans les dispositifs de secours internationaux.


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