Le pilier financier du plan “Readiness 2030”
Créé dans le cadre du paquet Readiness 2030, le programme Security Action for Europe (SAFE) vise à doter l’Union européenne d’une capacité de financement direct pour la défense. Doté de 150 milliards d’euros de prêts à taux préférentiels, SAFE permettra aux États membres d’investir dans des projets communs d’équipements militaires : systèmes anti-missiles, drones, munitions, mobilité militaire ou cybersécurité.
Ces prêts, accordés par la Commission européenne, visent à combler les lacunes capacitaires révélées par la guerre en Ukraine, tout en soutenant la base industrielle et technologique de défense européenne (BITDE).
Pour être éligibles, les projets doivent impliquer au moins deux pays dont un membre de l’Union et garantir 65 % de valeur ajoutée européenne.
SAFE ouvre également la voie à des coopérations avec des partenaires stratégiques tels que la Norvège, le Royaume-Uni (avec qui un pacte de défense a été signé le 26 mai 2025), le Japon ou la Corée du Sud.
Les dossiers doivent être finalisés avant le 30 novembre 2025, puis validés par le Conseil de l’UE avant décaissement.
Le flanc Est, grand gagnant du rééquilibrage européen
La Pologne se hisse au premier rang avec 43 milliards d’euros de prêts, confirmant sa position de pivot de la sécurité du flanc oriental. Elle devance la Roumanie (16,7 milliards), la Hongrie et la France (16,2 milliards chacune), ainsi que l’Italie (14,9 milliards).
Les pays baltes bénéficient également de montants significatifs, témoignant de la volonté européenne de renforcer la première ligne face à la Russie.
Ce nouvel équilibre marque une évolution majeure : l’Europe de la défense n’est plus un concept franco-allemand, mais une réalité collective où l’Est prend une part déterminante. SAFE devient ainsi l’instrument d’un réarmement coordonné, combinant souveraineté industrielle, solidarité stratégique et affirmation géopolitique.

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