Rafale vs F-35 : un exercice révélateur
Lors de l’exercice Atlantic Trident 25, 6 Rafale de la 30e escadre de chasse, accompagnés de plus de 270 aviateurs français, ont été déployés depuis la base aérienne de Mont-de-Marsan, en Finlande. L'objectif affiché : renforcer l’interopérabilité des forces aériennes alliées, tester les réactions tactiques, et simuler des affrontements variés. Parmi ces scénarios, un dogfight entre un Rafale français et un F-35A américain a particulièrement retenu l’attention.
Selon Valeurs Actuelles, « un Rafale a virtuellement "abattu" un F-35 » dans un combat simulé en WVR, mettant en évidence la supériorité manœuvrière de l’avion français. Dans la vidéo officielle publiée par l’Armée de l’Air et de l’Espace, on entend distinctement l’ordre « Take the shot », à l’instant où le Rafale verrouille sa cible.
Dogfight vs BVR : des doctrines opposées
Le Rafale est un chasseur dit de 4e génération, non furtif, mais conçu pour la polyvalence, avec une maniabilité exemplaire et un système de guerre électronique SPECTRA. Il est motorisé par deux turboréacteurs Snecma M88, lui offrant une grande agilité en combat rapproché. Sa surface équivalente radar (SER) est estimée entre 0,05 et 0,1 m².
À l’opposé, le F-35 Lightning II – chasseur de 5e génération, développé par Lockheed Martin – mise sur la furtivité et la fusion des capteurs pour dominer à distance (Beyond Visual Range – BVR). Il embarque des missiles AIM-120 AMRAAM, capables d’atteindre des cibles à plus de 160 kilomètres. Sa SER est estimée à 0,005 m², soit vingt fois moins visible qu’un Rafale.
Le résultat du duel en WVR reflète donc l’avantage circonstanciel d’un appareil plus agile, dans un cadre restreint.
Exercice Atlantic Trident 25 : au-delà de la rivalité technologique
L’enjeu de l’exercice Atlantic Trident, coorganisé par les forces aériennes française, américaine et britannique, n’était pas de classer les avions de combat, mais de renforcer l’interopérabilité et d’éprouver les tactiques combinées face à des menaces hybrides. Le dogfight Rafale–F-35 n’est qu’un segment d’un entraînement beaucoup plus large, incluant des missions de reconnaissance, de ravitaillement, de défense aérienne et de commandement.
Cet épisode illustre deux doctrines complémentaires : agilité et réaction en combat rapproché pour le Rafale ; furtivité et puissance de feu à longue distance pour le F-35.
Rafale : un message technico-opérationnel fort pour les armées
Si cette victoire virtuelle ne remet pas en cause la supériorité globale du F-35 en mission d’infiltration et de frappe lointaine, elle met en lumière l’importance stratégique du combat rapproché dans des contextes de brouillage, de guerre électronique ou de perte de connectivité.
Pour la France, c’est aussi un signal technico-opérationnel fort. Le Rafale demeure un système d’arme complet, résilient, capable de s’imposer face aux appareils les plus modernes dans des conditions de vol complexes.
Vers une complémentarité tactique plus qu’une confrontation
Ce duel simulé entre le Rafale et le F-35 ne doit pas être interprété comme un verdict définitif sur la supériorité de l’un sur l’autre. Il illustre la complémentarité des doctrines, et la nécessité pour les armées modernes d'intégrer des capteurs variés, des vecteurs différents, et des capacités multiples.
L'exercice a permis de tester, d'apprendre, de s'adapter. Et s’il a montré un Rafale en pleine forme, il rappelle surtout que la guerre aérienne moderne ne se gagne pas avec un seul outil, mais avec un écosystème cohérent et interopérable.