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Le Reaper français tire ses premiers missiles Hellfire




Publié par François Lapierre le 21 Octobre 2025

Le 16 octobre 2025, le chef d’état-major de l’Armée de l’air et de l’espace, le général Jérôme Bellanger, a annoncé le succès du premier tir de missile Hellfire effectué par un drone Reaper français. La France dispose donc désormais d’une capacité de frappe air-sol reposant sur des vecteurs télépilotés.



Le Reaper et les Hellfire : l’entrée concrète de la France dans la frappe télépilotée

Le général Bellanger a confirmé que « quatre missiles Hellfire ont été tirés pour la première fois par nos équipages Reaper », lors d’une campagne d’essais conduite en Corse, sur le champ de tir de Solenzara, relaye Air & Cosmos. Ces essais, menés conjointement par la 33e Escadre de surveillance, de reconnaissance et d’attaque et le Centre d’expériences aériennes militaires (CEAM), valident l’intégration complète du missile américain AGM-114 Hellfire à bord du drone Reaper exploité par la France.

Le Reaper, de conception américaine (General Atomics), est depuis 2014 le principal drone MALE — pour moyenne altitude, longue endurance — en service dans l’armée française. Jusqu’ici limité aux missions de reconnaissance et de désignation, il rejoint désormais la catégorie des drones armés, capables de délivrer des frappes de précision à distance. Selon Business AM, « quatre missiles Hellfire ont été utilisés pour valider la compatibilité du système de visée et de tir, sans incident technique ». Cette première campagne conclut un processus d’intégration entamé dès 2023.

Pour le chef d’état-major, cette avancée constitue « une étape naturelle » dans l’évolution de la doctrine d’emploi des systèmes Reaper : « En dotant nos MQ-9 Reaper de missiles Hellfire, nous élargissons la palette des munitions tirées par notre drone ».

Une coopération transatlantique au service de la filière française du drone

L’introduction du missile Hellfire, produit par Lockheed Martin, s’inscrit dans un partenariat industriel déjà ancien entre la France et les États-Unis. Les systèmes Reaper français sont livrés sous licence, puis adaptés par les équipes du Service industriel de l’aéronautique (SIAé) et de Dassault Aviation pour répondre aux besoins spécifiques de l’armée de l’air. Le programme de modernisation Reaper Block 5 ER (« Extended Range ») doit ainsi accroître l’endurance du drone au-delà de 30 heures.

Cette capacité nouvelle oblige la filière industrielle française à adapter ses chaînes de soutien, ses infrastructures de maintenance et ses systèmes de communication sécurisés. « Le tir Hellfire change la nature du Reaper : il ne s’agit plus seulement d’un œil aérien, mais d’un vecteur de frappe intégré », explique un ingénieur du CEAM cité par Air & Cosmos. En conséquence, plusieurs industriels tricolores, dont Safran Electronics & Defense et MBDA France, travaillent déjà sur la compatibilité future entre le Reaper et des munitions européennes.

Pour l’État, le gain est double : préserver les compétences nationales dans la chaîne logistique tout en préparant la transition vers le SCAF (Système de Combat Aérien du Futur). À court terme, cette coopération permet aussi de combler l’attente avant la mise en service du drone européen Eurodrone, prévue à l’horizon 2029.



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