Contexte stratégique : une armée de l'air en quête de renouveau
La Turquie, membre de l'OTAN et deuxième plus grande armée de l'Alliance, cherche à renforcer sa flotte aérienne vieillissante. Les tensions croissantes avec des voisins tels qu'Israël et la Grèce, ainsi que l'exclusion du programme F-35 américain en 2019 en raison de l'achat du système de défense russe S-400, ont accentué le besoin d'une modernisation rapide.
Pour répondre à cette situation, Ankara envisage l'acquisition de 40 Eurofighter Typhoon : 24 d'occasion auprès du Qatar et 16 neufs auprès du consortium Eurofighter (Royaume-Uni, Allemagne, Italie, Espagne), précise Business AM. Les discussions avec le Qatar portent sur des appareils de la tranche 3A, tandis que les négociations avec les pays européens concernent des avions de la tranche 4.
Détails de la visite et des négociations
Arrivé à Doha en provenance du Koweït, Erdoğan a rencontré l'émir du Qatar, le cheikh Tamim ben Hamad Al Thani, le 22 octobre 2025. Les négociations portent sur la vente de 24 Eurofighter Typhoon d'occasion, avec une livraison envisagée dès l'année suivante. En échange, la Turquie propose un accès à son avion de combat de nouvelle génération, le KAAN, dans le cadre d'un transfert de technologie, indique L'Orient Le Jour.
Parallèlement, des discussions sont en cours avec le Royaume-Uni, l'Allemagne, l'Italie et l'Espagne pour l'acquisition de 16 Eurofighter neufs. Un accord préliminaire signé en juillet 2025 entre la Turquie et le Royaume-Uni facilite ces négociations.
Implications géopolitiques et perspectives
Cette initiative reflète une volonté de la Turquie de diversifier ses partenariats en matière de défense, notamment avec des pays européens, tout en renforçant ses capacités militaires face à des menaces régionales. Le soutien de l'Allemagne et du Royaume-Uni à cette acquisition témoigne d'une coopération renforcée au sein de l'OTAN. Cependant, des obstacles demeurent, notamment les tensions persistantes avec la Grèce et les États-Unis, ainsi que les défis liés à la livraison des nouveaux F-16 américains.
La modernisation de l'armée de l'air turque est donc un enjeu stratégique majeur pour Ankara, visant à maintenir sa position de puissance régionale tout en naviguant dans un contexte international complexe.