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Election présidentielle malgache : Andry Rajoelina et trois autres candidats sur la ligne de départ




Publié par La Rédaction le 2 Février 2023

L’élection présidentielle de Madagascar est prévue pour novembre 2023. Quatre candidats sont en lice pour briguer le poste suprême : deux anciens chefs d’État de l’île, Marc Ravalomanana et Hery Rajoanairmampianina, pour qui une alliance semble se profiler, l’ex-judoka Siteny Randrianasoloniaiko et le Président sortant Andry Rajoelina. Précisions.



Dans 10 mois, à la fin de l’année 2023, les Malgaches seront appelés à se rendre aux urnes afin d’élire leur Président de la République. Cette échéance revêt une importance particulière, dans la mesure où le pays est fragilisé par de multiples crises (famine, pauvreté, changement climatique…).

Madagascar compte déjà quatre candidats en course, comme les anciens présidents Marc Ravalomanana (2002-2009) et Hery Rajaonarimampianina (2014-2018). Mais alors que plane la possibilité d’une coalition entre les deux hommes, dans l’objectif de bloquer la route à Andry Rajoelina, ces derniers auront à défendre leurs bilans respectifs pour convaincre les électeurs.

A la suite à son élection, Marc Ravalomanana avait notamment été accusé par de nombreux industriels et investisseurs locaux d’utiliser les ressources étatiques pour faire fructifier ses intérêts personnels. Cet homme d’affaires à succès, propriétaire de la marque Tiko (produits laitiers, huiles, boissons non-alcoolisées et crèmes glacées) et de sa chaîne de télévision et de radio MBS (Malagasy Broadcasting System), aurait aussi bradé les terres malgaches à des entreprises étrangères, selon RFI. Une accusation qui avait soulevé dans le pays une grande vague d’indignation, puis conduit à des émeutes sanglantes en 2009 poussant Marc Ravalonamanana à quitter le pouvoir.

Hery Rajaonarimampianina a pour sa part vu son mandat entaché par des affaires de corruption, d’après Le Monde. L’ex-ministre des Finances de la transition a été critiqué pour le peu de volonté dont il a fait preuve dans la lutte contre la grande corruption que pratiquaient à l’époque les élites politiques et économiques pour piller les ressources naturelles ou détourner les deniers publics. « Hery est intelligent, rationnel, mais il ne sait pas prendre de décisions et il a du mal à dire non », indiquait un diplomate en 2018(toujours selon Le Monde).  L’affaire du trafic du bois de rose à destination de chine, et les relations qui lieraient certains opérateurs économiques impliqués à Hery Rajaonarimampianina, en sont l’illustration.

Le troisième candidat en lice est Siteny Randrianasoloniaiko. Cet ancien judoka de haut niveau, député de Tuléar et patron de la fédération malgache de judo, a récemment été élu président de l’Union Africaine de Judo (UAJ). Il est également vice-président de la fédération internationale. Un détail qui a son importance car le président de la fédération internationale Marius Vizer, proche de Siteny, est un intime de Vladimir Poutine, lui-même ceinture noire de judo.

« De là à dire que la candidature de Siteny à la présidentielle serait soutenue par la Russie de Poutine, il n’y qu’un pas que les médias malgaches franchissent allègrement », indique « Franceinfo  ».Selon les conseillers d’Andry Rajoelina, l’élection de Siteny à la tête de l’UAJ serait une opération téléguidée par Moscou, afin de renouveler ses liens avec l’administration du pays. Il vient également d’être réélu président du Comité Olympique Malgache, pour un quatrième mandat. En se présentant à l’élection présidentielle, il aurait pour objectif, selon L’Express de Madagascar, d’être exonéré de toute responsabilité au cas où les Jeux des Îles ne se tiendraient pas ou s’ils s’avéraient un échec.

Ces hommes ont un adversaire commun : Andry Rajoelina. Et ce dernier joue gros après avoir vécu trois années délicates sous fond de Covid, de guerre en Ukraine, de famine, de sécheresse… Sans oublier une tentative de coup d’État qui a fait couler beaucoup d’encre. On lui reproche aussi de ne pas avoir assez endigué la corruption sur l’île.

Mais le candidat à sa propre réélection a de quoi être optimiste pour 2023. Il semble en effet avoir la confiance des grandes institutions internationales, et bénéficierait d’une cote de popularité encore importante. Le Président sortant est pour le moment placé favori dans la course au poste suprême.  

Il lui reste moins d’un an pour convaincre les électeurs, en axant sa campagne sur son bilan. Andry Rajoelina consacrera ce temps pour consolider et faire connaître son projet phare, le « Plan Emergence Madagascar » (PEM), sorte de guideline du développement socio-économique du pays basé sur quatre socles : la bonne gouvernance, le renforcement du capital humain, la croissance accélérée et l’environnement.


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