Diplomatie
FASER : un tournant dans la modernisation de l’armée allemande
Le programme FASER (Future Soldier Equipment and Readiness) constitue le pilier de cette refonte. D’après Reuters, près de 19 milliards d’euros seront consacrés à l’équipement individuel des soldats d’ici 2034. Cette somme colossale vise à standardiser et renforcer la protection des personnels militaires allemands, encore souvent confrontés à des manques de matériel ou à des systèmes obsolètes.
Selon N-TV, « pour le projet baptisé “FASER”, une autorisation d’engagement d’environ 18,7 milliards d’euros a été créée ». Cet investissement couvrira le remplacement des gilets pare-balles, casques, uniformes, systèmes radio et accessoires tactiques. L’Allemagne souhaite ainsi se doter d’une armée mieux équipée, capable d’opérer dans des environnements de haute intensité et de répondre rapidement aux crises européennes.
Le ministère de la Défense précise que le plan FASER s’inscrit dans une logique de long terme : il s’agit d’une modernisation continue destinée à garantir la résilience des troupes. Comme l’explique Markus Wacket, « l’Allemagne prévoit d’allouer près de 19 milliards d’euros pour équiper les soldats de nouveaux vêtements et matériels personnels ». Une transformation qui doit s’étendre jusqu’à la prochaine décennie, appuyée sur des partenariats industriels avec les grands acteurs de la défense allemande.
Des véhicules blindés pour renforcer la mobilité et la protection
En parallèle, le gouvernement prévoit 7,5 milliards d’euros d’ici 2037 pour renouveler la flotte de véhicules blindés. Ce volet du programme FASER concernera l’achat de 3 000 à 5 000 véhicules blindés à roues de type Boxer, produits par ARTEC, consortium réunissant Krauss-Maffei Wegmann et Rheinmetall. Ces engins, modulaires et hautement protégés, sont destinés à remplacer les véhicules de transport de troupes vieillissants.
« L’Allemagne prépare un investissement de 26,5 milliards d’euros pour équiper ses troupes », rappelle GameReactor, soulignant la cohérence entre la modernisation du matériel et la montée en puissance des forces terrestres. La Bundeswehr prévoit également de porter ses effectifs à 460 000 soldats à la mi-2030, contre environ 280 000 aujourd’hui, selon Reuters.
Ce double mouvement — modernisation de l’équipement et renforcement du personnel — traduit une volonté claire : restaurer la crédibilité opérationnelle de l’armée fédérale. Ces véhicules blindés offriront par ailleurs une mobilité accrue et une meilleure interopérabilité avec les forces de l’OTAN, notamment sur le flanc Est.
Selon N-TV, les crédits alloués aux blindés seront débloqués progressivement, afin de soutenir le rythme de production et d’assurer la stabilité industrielle du secteur. Le gouvernement allemand a insisté sur la nécessité de garantir la maintenance sur plusieurs décennies, un point souvent négligé dans les anciens programmes d’armement.
Un effort budgétaire inédit pour la défense allemande
L’Allemagne inscrit ce vaste investissement dans une trajectoire budgétaire en forte hausse. Pour 2025, le Bundestag a approuvé un budget global de 117,2 milliards d’euros pour la défense, soit environ 2,8 % du PIB, selon Reuters. Ce niveau dépasse les engagements pris auprès de l’OTAN et illustre un changement de paradigme majeur à Berlin.
Le ministère des armées allemand a confirmé que « le budget 2025, combiné au fonds spécial de la Bundeswehr, marque un tournant historique dans les dépenses de défense ». Le ministère précise que la Bundeswehr disposera en 2025 de plus de 86 milliards d’euros pour le matériel, l’équipement, les grands programmes et le personnel.
Par rapport à 2024, le budget de base augmente d’environ 10 milliards, atteignant 62,43 milliards d’euros, auxquels s’ajoutent 24,06 milliards d’euros de fonds spéciaux. Ces chiffres traduisent la montée en puissance rapide de la politique de défense allemande.
En mars 2025, le Parlement avait déjà approuvé un plan de dépenses exceptionnelles couvrant la période 2025-2029, autorisant jusqu’à 378 milliards d’euros d’emprunts pour la défense. Ce cap budgétaire aligne désormais l’Allemagne sur les standards américains ou français en matière d’investissement militaire, rompant avec des décennies de sous-financement chronique.
Les industriels allemands de l’armement, comme Rheinmetall ou Hensoldt, voient dans cette dynamique une renaissance stratégique de la défense nationale, susceptible de redéfinir l’équilibre militaire européen.
