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Venezuela : inquiétude croissante après le déploiement américain à Trinité-et-Tobago




Publié par Jean-Baptiste Le Roux le 27 Octobre 2025

Le déplacement de forces américaines dans l’archipel voisin de Trinité-et-Tobago réveille les craintes d’une escalade. Le gouvernement de Nicolás Maduro assure que l’armée vénézuélienne est prête à défendre le pays. Mais entre propagande militaire et difficultés structurelles, les observateurs doutent de sa capacité réelle à répondre à un éventuel conflit avec les États-Unis.



Une rivalité durable ravivée par la présence américaine

La présence renforcée de l’armée américaine à Trinité-et-Tobago ravive les tensions entre les États-Unis et le Venezuela. Caracas affirme renforcer sa Défense, malgré un appareil militaire fragilisé. Wikipedia
La présence renforcée de l’armée américaine à Trinité-et-Tobago ravive les tensions entre les États-Unis et le Venezuela. Caracas affirme renforcer sa Défense, malgré un appareil militaire fragilisé. Wikipedia

Les rapports entre Washington et Caracas se sont dégradés depuis l’ère Hugo Chávez, et se sont encore durcis sous Nicolás Maduro. Les accusations américaines de trafic de drogue et de violations démocratiques ont conduit à de lourdes sanctions contre le Venezuela. La méfiance mutuelle structure désormais chaque décision stratégique dans la région. Le Venezuela, isolé sur le plan diplomatique, scrute avec nervosité toute avancée militaire américaine dans les Caraïbes.

L’annonce d’un renforcement américain à Trinité-et-Tobago est donc interprétée comme une pression directe. Aux yeux du pouvoir vénézuélien, le rapprochement militaire de Washington se place dans une logique d’intimidation. Les autorités insistent publiquement sur leur détermination à ne céder aucune portion de territoire et sur leur volonté de préserver la souveraineté nationale.

Pour rassurer la population, le gouvernement diffuse des messages présentant un système de Défense complet. Des discours télévisés mettent en avant des forces armées prêtes à combattre et une préparation opérationnelle dans tout le pays. Le récit officiel repose sur une armée mobilisée, appuyée par des miliciens civils formés pour soutenir l’effort national. La communication officielle souligne l’existence de missiles antiaériens et d’une stratégie adaptée à un adversaire puissant.

Cependant, derrière cette démonstration, des voix militaires indépendantes s’interrogent. Elles soulignent que la réalité terrain ne correspond pas toujours à la version présentée par le pouvoir. La question centrale reste la capacité du Venezuela à passer des slogans guerriers à une Défense effectivement opérationnelle.


Une puissance militaire affaiblie et une population peu mobilisable

Dans les casernes, le constat est moins triomphal. Une partie significative du matériel militaire date d’époques révolues. Avions et blindés souffrent d’un manque d’entretien, et la disponibilité opérationnelle de certains systèmes reste incertaine. Former des pilotes, techniciens ou spécialistes demande des ressources que le pays ne parvient pas toujours à fournir. La Défense vénézuélienne se trouve donc confrontée à une limite technique majeure.

Les ressources humaines ne sont pas épargnées non plus. Le manque d’effectifs compromet la capacité d’organiser une réponse rapide à un scénario d’attaque. Les anciens militaires redoutent une réaction tardive et désorganisée. Pour eux, la distance entre l’image officielle d’une armée puissante et la situation réelle pourrait poser un problème critique en cas de crise.

Au-delà des capacités armées, le moral des troupes inquiète. Les salaires très faibles et la difficulté à subvenir à ses besoins minent la motivation des soldats. Nombreux sont les militaires qui vivent dans les mêmes conditions économiques précaires que la population civile. Le gouvernement s’appuie sur un large discours patriotique. Mais la question essentielle demeure : combien seraient prêts à risquer leur vie pour défendre un régime contesté ?

Les experts redoutent qu’en cas de confrontation directe, l’armée vénézuélienne ne connaisse une débandade rapide. L’hypothèse d’une résistance prolongée ne semble réaliste que si la population se mobilise massivement, ce qui reste aujourd’hui très incertain.




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