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Porte-avions PANG : la France acte un saut technologique pour sa marine




Publié par François Lapierre le 22 Décembre 2025

Le 21 décembre 2025, en déplacement auprès des forces françaises à Abou Dhabi, Emmanuel Macron a confirmé la mise en réalisation du futur porte-avions de nouvelle génération, appelé PANG, avec une entrée en service annoncée en 2038, afin d’éviter une rupture capacitaire lorsque le Charles-de-Gaulle atteindra sa fin de vie opérationnelle.



Porte-avions : ce qu’a annoncé Macron

Emmanuel Macron a officialisé un basculement : la France passe de l’étude à l’exécution du porte-avions. Ainsi, il a posé une double justification, à la fois politique et stratégique, en rappelant le cadre des lois de programmation et la nécessité d’un outil de puissance navale. En effet, le président a déclaré : « j’ai décidé de doter la France d’un nouveau porte-avions », selon TF1 Info, tout en ajoutant que « la décision de lancer en réalisation ce très grand programme a été prise cette semaine ». Par conséquent, l’exécutif assume un engagement de long terme, alors même que le coût va peser sur plusieurs exercices budgétaires.

Le calendrier est désormais cadré, même si la marge industrielle reste serrée. D’un côté, l’objectif d’une mise en service a été fixé en 2038 selon Reuters. De l’autre, certaines étapes sont déjà décrites publiquement : CNews évoque des premières découpes de tôles vers 2031 à Saint-Nazaire, puis une construction sur quatre à cinq ans, avant les essais en mer. En parallèle, Le Point indique que Macron prévoit une visite aux Chantiers de l’Atlantique en février 2026 pour matérialiser le lancement industriel.

Architecture du porte-avions nucléaire et système aérien embarqué

Sur le plan naval, le futur porte-avions change d’échelle, et ce n’est pas un détail : c’est une contrainte d’ingénierie. D’abord, le bâtiment est annoncé autour de 80 000 tonnes et environ 310 mètres de long, avec 2 000 marins. CNews précise une largeur de 85 mètres, ainsi qu’un pont d’envol de 17 200 m² et un hangar de 4 500 m², soit 1 000 m² de plus que le Charles-de-Gaulle. Ce format vise un groupe aérien plus diversifié : autour d’une trentaine d’avions de combat, mais aussi des drones et des hélicoptères, selon Le Monde. Donc, pour la marine, l’enjeu n’est pas seulement d’avoir un porte-avions plus grand, mais d’avoir un porte-avions plus productif et efficace.

La bascule technologique la plus structurante, toutefois, se situe côté propulsion et catapultage. D’un côté, le porte-avions reposera sur deux chaufferies nucléaires K22, selon Cnews. De l’autre, l’adoption de catapultes électromagnétiques EMALS est explicitement actée, donc la France se rapproche des standards américains, avec des gains de précision et de fatigue structurelle pour les aéronefs, selon Le Point. Reuters rapporte que la France prévoit d’acquérir des systèmes de lancement électromagnétique auprès des États-Unis. L’EMALS doit permettre de « quasiment doubler » le nombre de sorties aériennes par rapport au Charles-de-Gaulle.

Coût, industriels et montée en puissance de la marine et de l’armée

Le nerf de la guerre, cependant, reste le coût, et les chiffres circulent déjà, avec des écarts selon les périmètres retenus. D’une part, Reuters évoque une estimation autour de 10,25 milliards d’euros pour le programme, tandis CNews parle d’une fourchette de 5 à 10 milliards d’euros et détaille une commande des chaufferies passée en avril 2024 pour 600 millions d’euros.

Le projet est aussi un levier industriel assumé, et c’est précisément le message politique porté par Macron. Ainsi, il promet un effet d’entraînement sur la base industrielle et technologique de défense, avec une chaîne de sous-traitance étendue. « Ce chantier va directement irriguer notre économie avec l’emploi de 800 fournisseurs, dont 80% sont des PME », a déclaré le Président selon Cnews. La Tribune restitue l’argument stratégique sous une formule de Macron : « à l’heure des prédateurs, nous devons être forts pour être craints, et en particulier, être forts sur les mers ».


 



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