Le 13 novembre 2025, Emmanuel Macron a validé la participation de toutes les entreprises israéliennes au salon Milipol, événement international majeur dédié à la sécurité intérieure. Ce choix, annoncé après plusieurs jours de débats et malgré une doctrine restrictive imposée depuis le printemps 2024, marque un tournant stratégique. Parce que cette volte-face intervient dans un climat marqué par la guerre à Gaza, elle éclaire différemment la position du président Macron, qui cherche visiblement à rééquilibrer les relations franco-israéliennes.
Le revirement stratégique de Macron et ses implications pour Milipol
L’annonce selon laquelle Emmanuel Macron autorise « l’ensemble des entreprises israéliennes qui le souhaitent » à rejoindre Milipol modifie profondément l’équation politico-industrielle, puisque le gouvernement avait exclu certaines sociétés depuis 2024. Selon Le Monde, cette autorisation couvre toutes les sociétés désireuses d’exposer leurs technologies entre le 18 et le 21 novembre, ce qui constitue un changement majeur. De plus, cette réorientation intervient alors que la doctrine officielle restait restrictive, comme l’a précisé un communiqué de l’Élysée cité par le HuffPost : « Dans le contexte de la guerre à Gaza, la doctrine relative à la participation des entreprises israéliennes aux salons spécialisés dans les domaines de la Défense et de la sécurité reste valable », a rappelé la présidence. Pourtant, cette même doctrine est désormais appliquée différemment, ce qui montre que le président Macron arbitre davantage en faveur du dialogue bilatéral, bien que le cadre général demeure inchangé.
Par ailleurs, ce repositionnement de Macron surprend une partie du secteur. En effet, depuis l’interdiction de 2024, plusieurs entreprises israéliennes jugées trop liées aux opérations militaires à Gaza n’avaient plus accès à des salons tels qu’Eurosatory. Cette évolution marque donc une rupture, et elle survient alors que Milipol représente un rendez-vous vital pour l’industrie. Le Dauphiné Libéré rappelle que l’édition précédente avait accueilli 1 100 exposants et plus de 30 000 visiteurs, ce qui souligne l’importance économique du salon. Parce que la décision de Macron rouvre les portes à un ensemble d’acteurs jusqu’ici contraints, elle transforme de fait l’équilibre commercial et technologique du marché français de la sécurité intérieure.
Un choix justifié par l’Élysée et assumé diplomatiquement par Macron
Pour justifier cette inflexion, l’Élysée avance la nécessité d’entretenir un canal de discussion constant avec Israël. Le communiqué cité par le HuffPost est explicite : « Cette décision a pour objectif de contribuer à un dialogue constructif avec les autorités israéliennes sur tous les sujets relatifs à la paix au Proche-Orient et à nos relations bilatérales. » Cette phrase indique que la présence des entreprises israéliennes à Milipol dépasse largement l’enjeu industriel. Le président Macron cherche, en réalité, à utiliser le salon comme levier diplomatique, alors que les tensions régionales s’intensifient et que les médiations occidentales sont constamment sollicitées. Par conséquent, cette orientation s’inscrit dans une stratégie plus globale, visant autant à préserver des liens économiques qu’à maintenir un espace de discussion avec Tel-Aviv.
D’ailleurs, ce repositionnement présidentiel se matérialise aussi dans les échanges politiques. Le HuffPost rapporte qu’Emmanuel Macron a envoyé à l’ancien député Meyer Habib un message laconique : « Affaire réglée, bises. » Cette formule, à la fois informelle et révélatrice, témoigne d’une décision personnelle assumée. Tandis qu’il pesait jusqu’ici sur les restrictions visant l’industrie israélienne de défense, le président Macron choisit désormais d’apaiser les tensions politiques nées de ces exclusions. Bien que le contexte demeure explosif, la France privilégie ici une stratégie plus ouverte. Ainsi, Milipol devient un espace d’affirmation diplomatique, tout en restant un salon de référence mondial dans le domaine de la sécurité intérieure.
Milipol 2025 : un salon stratégique où la présence israélienne redevient un enjeu majeur
Milipol possède une importance particulière pour la filière de la sécurité intérieure, car il réunit chaque année des milliers de décideurs autour des innovations technologiques. Le Dauphiné Libéré rappelle que plus de 30 000 visiteurs ont fréquenté l’édition 2023, ce qui illustre l’ampleur du rendez-vous. La participation des entreprises israéliennes, longtemps leaders dans les domaines de la vidéosurveillance, des drones tactiques et des solutions de cybersécurité, modifie mécaniquement la dynamique du salon. Comme l’indiquent plusieurs sources concordantes, près de 39 sociétés étaient candidates à l’édition 2025, un chiffre évoqué notamment par TRT Français. De ce fait, l’ouverture décidée par Emmanuel Macron garantit une représentation large de ces technologies, alors même que l’environnement international demeure sous tension.
En outre, la présence de ces entreprises à Villepinte, du 18 au 21 novembre, intervient dans un climat où les coopérations sécuritaires sont scrutées. Parce que la France a, depuis 2024, appliqué des restrictions visant des sociétés jugées trop liées aux opérations militaires à Gaza, l’autorisation totale constitue une bascule politique. Ce revirement doit également être replacé dans la réalité opérationnelle des forces françaises : Milipol reste l’un des principaux lieux d’évaluation des systèmes de sécurité intérieure, de la surveillance urbaine aux équipements NRBC. En autorisant pleinement les entreprises israéliennes, Emmanuel Macron redéfinit donc les règles du jeu pour un secteur où les arbitrages présidentiels influencent directement les orientations capacitaires.

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