Un contrat record pour Lockheed Martin et l’armée américaine
Ce contrat représente la plus importante commande jamais attribuée à la division Missiles & Fire Control de Lockheed Martin, selon Breaking Defense. La valeur de 9,8 milliards de dollars inclut la fourniture de 1 970 missiles PAC-3 MSE, considérés comme la version la plus aboutie du Patriot. Selon Reuters, le prix unitaire de chaque missile est estimé à environ 4 millions de dollars, ce qui reflète la sophistication de cette technologie. Le Major General Frank Lozano, responsable du programme Missiles & Space de l’armée, a souligné que ces acquisitions pluriannuelles permettent « d’accélérer les livraisons et de remplir les stocks plus rapidement », selon le site U.S. Army.
L’ampleur du contrat illustre la stratégie américaine d’investir massivement dans la défense antimissile, face à une multiplication des menaces balistiques. Jason Reynolds, vice-président de Lockheed, a reconnu « des signaux de demande sans précédent, tous les partenaires souhaitant davantage d’intercepteurs », rapporte Breaking Defense. Pour Lockheed Martin, cette commande garantit une visibilité industrielle sur plusieurs années, assurant une meilleure planification des capacités de production et des ressources humaines.
Des volumes inédits et une montée en cadence
L’accord s’appuie sur un premier lot déjà signé en 2024, portant sur 870 missiles pour 4,5 milliards de dollars. Désormais intégré au contrat global, il fixe une trajectoire de production ambitieuse : environ 550 missiles par an en 2025 et 2026, ce qui porterait le total à 1 970 unités. Defense News rapporte que Lockheed envisage même de monter sa capacité annuelle jusqu’à 650, voire 750 missiles d’ici 2027, un objectif qui témoigne de la pression opérationnelle croissante.
Cette montée en cadence s’explique aussi par l’engagement à livrer plus de 600 intercepteurs en 2025. L’entreprise a anticipé la demande mondiale en augmentant sa production deux ans plus tôt que prévu. Pour l’armée américaine, ce rythme soutenu vise à maintenir un niveau de préparation élevé et à répondre aux besoins d’alliés exposés aux menaces balistiques.
Une technologie clé face aux menaces balistiques
Le PAC-3 MSE repose sur le principe du « hit-to-kill », une technologie d’impact direct beaucoup plus énergique qu’une charge explosive traditionnelle. Ce mode d’interception a démontré son efficacité lors de récents engagements opérationnels. Jason Reynolds a affirmé que « les performances récentes au combat ont fait du PAC-3 MSE une capacité incontournable pour les États-Unis et leurs alliés », rapporte Reuters.
Au-delà de l’innovation technique, le contrat illustre une dynamique stratégique. Joseph Giunta Jr., directeur exécutif du Commandement des contrats de l’armée, a insisté sur « la discipline d’acquisition et la gestion responsable des ressources publiques ». Ce discours traduit une volonté politique : consolider la supériorité technologique des forces américaines tout en optimisant l’usage du budget de défense.