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La Chine met en garde les États-Unis après un contrat d’armement record pour Taïwan




Publié par Jehanne Duplaa le 18 Décembre 2025

La Chine hausse le ton face aux États-Unis. Pékin exige l’arrêt immédiat des ventes d’armes à Taïwan, dénonçant une escalade militaire jugée dangereuse. Cette nouvelle mise en garde intervient après l’approbation par Washington d’un contrat d’armement record, ravivant les tensions stratégiques en Asie-Pacifique et plaçant la Chine au centre d’un bras de fer diplomatique majeur.



Le 18 décembre 2025, la Chine a officiellement demandé aux États-Unis de mettre fin sans délai à leurs ventes d’armes à Taïwan. Cette réaction chinoise intervient après la validation par Washington d’un vaste paquet militaire destiné à l’île. Dans un contexte déjà tendu, la Chine estime que cette décision américaine remet en cause les équilibres régionaux, fragilise la stabilité du détroit et viole les engagements bilatéraux pris entre Pékin et Washington.

La Chine dénonce une atteinte directe à la stabilité régionale impliquant Taïwan et les États-Unis

La Chine a exprimé une opposition ferme et immédiate à la décision américaine. Selon le ministère chinois des Affaires étrangères, cette vente d’armes des États-Unis à Taïwan constitue une menace directe pour la paix régionale. Pékin considère que ces livraisons encouragent des tendances séparatistes sur l’île. Par conséquent, la Chine estime que cette politique américaine aggrave délibérément les tensions. En outre, les autorités chinoises soulignent que ces ventes violent le principe d’une seule Chine, reconnu par Pékin comme fondement des relations sino-américaines.

Dans une déclaration officielle, le ministère chinois des Affaires étrangères a dénoncé « une vente qui porte gravement atteinte à la paix et à la stabilité dans le détroit de Taïwan », selon Zonebourse. Cette prise de position s’inscrit dans une ligne constante de la diplomatie chinoise. Toutefois, le ton employé apparaît plus ferme que lors des précédentes protestations. De plus, Pékin appelle explicitement les États-Unis à « cesser immédiatement » ces pratiques, signe d’une crispation croissante. Ainsi, la Chine cherche à adresser un message clair tant à Washington qu’aux partenaires régionaux.

Par ailleurs, le ministère chinois de la Défense a également réagi. Son porte-parole a exhorté Washington à mettre fin à ce qu’il qualifie de « pratique répréhensible ». Il a déclaré que les États-Unis devaient « immédiatement arrêter d’armer Taïwan », selon Reuters, lors d’un précédent épisode similaire. Cette continuité dans les déclarations montre que la Chine considère la question des ventes d’armes comme un point rouge stratégique. Dès lors, Pékin lie directement ces livraisons à une dégradation volontaire des relations bilatérales avec les États-Unis.


Un contrat d’armement record entre les États-Unis et Taïwan au cœur des tensions avec la Chine

Les États-Unis ont approuvé un paquet d’armement d’une ampleur inédite pour Taïwan. Selon Reuters, la valeur totale de ce contrat atteint 11,1 milliards de dollars, soit environ 10,3 milliards d’euros. Il s’agit de la plus importante vente d’armes jamais autorisée par Washington au profit de Taïwan. Ce montant souligne l’ampleur de l’engagement américain en matière de soutien militaire à l’île. En conséquence, la Chine y voit une rupture majeure dans l’équilibre stratégique régional.

Le contenu de cette vente renforce cette perception. Le contrat comprend notamment des systèmes d’artillerie HIMARS, des obusiers automoteurs, des drones militaires, des missiles antichars ainsi que des pièces de rechange essentielles. Selon le Financial Times, ces équipements visent à améliorer les capacités de défense asymétrique de Taïwan. Autrement dit, Washington cherche à renforcer la capacité de l’île à résister à une éventuelle pression militaire chinoise. Cette orientation stratégique alimente directement les inquiétudes de la Chine, qui y voit une militarisation accrue du détroit.

Les autorités taïwanaises ont salué cette décision américaine. Elles estiment que cet accord démontre la solidité du soutien des États-Unis. D'après Reuters, l’objectif de ce contrat est de « renforcer les capacités de défense asymétriques de Taipei ». Cette déclaration illustre la logique défensive mise en avant par Washington et Taïpei. Toutefois, la Chine rejette catégoriquement cette interprétation. Pékin considère que toute livraison d’armes, quelle que soit sa nature, constitue une ingérence directe dans ses affaires intérieures.

Par ailleurs, cette vente n’est pas encore définitive. Elle doit être soumise à un examen de 30 jours par le Congrès des États-Unis. Ce délai réglementaire ouvre une fenêtre politique, même limitée. Cependant, historiquement, ce type de transaction rencontre rarement une opposition suffisante pour être bloquée. Dès lors, la Chine anticipe une validation finale et prépare déjà ses réponses diplomatiques, voire stratégiques.


Les relations sino-américaines sous pression durable autour de Taïwan et des ventes d’armes

La réaction de la Chine s’inscrit dans un contexte de relations sino-américaines déjà fortement dégradées. La question de Taïwan demeure l’un des principaux points de friction entre Pékin et Washington. Depuis plusieurs années, la Chine accuse les États-Unis d’utiliser les ventes d’armes comme un levier politique. Selon Pékin, cette stratégie vise à contenir son influence régionale. Ainsi, chaque nouvelle transaction ravive un contentieux profond et ancien.

En novembre 2025 déjà, la Chine avait déposé une représentation officielle auprès des États-Unis après une vente d’armes antérieure. Le ministère chinois de la Défense avait alors averti que ces pratiques risquaient de « saper le développement des relations bilatérales ». Pékin considère ces ventes comme un facteur structurel de détérioration diplomatique. En outre, la répétition de ces épisodes renforce la méfiance stratégique entre les deux puissances.

Du côté américain, la position reste inchangée. Washington affirme agir dans le cadre du Taiwan Relations Act, qui autorise le soutien défensif à l’île. Les États-Unis estiment que ces ventes contribuent à la stabilité en dissuadant toute action militaire unilatérale. Cependant, la Chine rejette cette logique. Elle considère que cette politique accroît le risque de confrontation. Par conséquent, Pékin multiplie les avertissements et laisse entendre que des mesures de rétorsion pourraient être envisagées.

Enfin, cette nouvelle crise intervient dans un environnement régional déjà marqué par des manœuvres militaires accrues et des rivalités stratégiques. La Chine observe attentivement l’attitude de ses voisins et des alliés des États-Unis. Dans ce contexte, la demande chinoise de cesser immédiatement les ventes d’armes à Taïwan apparaît comme un signal fort. Elle traduit une volonté de fixer des limites claires, tout en soulignant que la question taïwanaise reste, pour Pékin, non négociable.




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