Diplomatie
Un budget expiré et un Congrès divisé
Le Congrès américain n’a pas réussi à s’entendre sur un texte de financement fédéral avant l’échéance du 30 septembre. Selon Reuters, les démocrates ont rejeté la proposition républicaine qui prévoyait une prolongation de sept semaines, faute d’atteindre les 60 voix requises au Sénat. En conséquence, l’expiration du budget a déclenché automatiquement le shutdown à minuit.
Les désaccords portent notamment sur la santé. Les démocrates exigent de nouvelles dépenses pour renforcer l’Obamacare, tandis que les républicains proposent un financement provisoire limité. Chuck Schumer, chef de la majorité démocrate, a accusé les républicains de faire peser des coûts énormes sur les ménages américains, rapporte L’Express. De son côté, Donald Trump a promis des mesures radicales, avertissant que « nous pouvons faire des choses pendant le shutdown qui sont irréversibles », cite Wall Street Journal.
La Maison Blanche a ordonné une fermeture ordonnée des services fédéraux. Ce blocage n’est pas inédit : en 2018-2019, un shutdown record de 35 jours avait déjà paralysé l’administration.
Une paralysie administrative aux conséquences massives
L’expiration du budget a des répercussions immédiates sur les services publics. D’après le Congrès (CBO), environ 750 000 fonctionnaires sont placés en chômage technique. Selon Reuters (30 septembre 2025), la seule Aviation civile (FAA) prévoit de mettre 11 000 employés en congé forcé. Des milliers d’autres, comme les contrôleurs aériens ou les agents de la TSA, doivent continuer à travailler sans être rémunérés.
Les secteurs de la santé sont également frappés. Cependant, certains services restent financés indépendamment. La distribution du courrier (USPS) se poursuit, et les prestations sociales comme la sécurité sociale, Medicare et Medicaid continuent d’être versées. Néanmoins, de nombreux programmes administratifs sont suspendus, alimentant le sentiment d’incertitude.
Les perturbations s’étendent aussi aux transports et à la sécurité alimentaire. Les contrôles sanitaires et les inspections pourraient être ralentis, fragilisant la chaîne logistique. Les conséquences se propagent ainsi bien au-delà de la fonction publique fédérale.
Un choc économique et politique pour les États-Unis
Au plan économique, les risques sont significatifs. Le HuffPost rapporte qu’une étude menée par Nationwide estime que chaque semaine de shutdown pourrait amputer le PIB américain de 0,2 point de croissance. La confiance des marchés financiers s’en trouve fragilisée, dans un contexte déjà marqué par la volatilité des taux d’intérêt.
La comparaison avec 2018-2019 nourrit l’inquiétude. Ce précédent avait coûté 11 milliards de dollars selon le CBO, dont une partie non récupérable. Aujourd’hui, avec un volume de fonctionnaires touchés et des secteurs stratégiques comme la santé et l’aviation directement affectés, l’impact pourrait être encore plus sévère. L’Express rappelle que Donald Trump a même évoqué la possibilité de licenciements massifs au sein des agences fédérales.
Sur le plan politique, la crise illustre une polarisation extrême. Courrier International explique que les propositions des deux partis se sont mutuellement annulées au Congrès. Les démocrates insistent sur la nécessité de renforcer les dépenses sociales, tandis que les républicains défendent une ligne d’austérité et refusent d’accroître la dette. Ce blocage institutionnel mine la crédibilité américaine et entretient une impression d’instabilité durable.
