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Tempest : le projet d’avion de chasse européen qui accumule les turbulences




Publié par Jean-Baptiste Le Roux le 8 Septembre 2025

Le programme d’avion de chasse Tempest, censé représenter l’avenir de la Défense aérienne pour plusieurs nations alliées, traverse une zone de fortes turbulences. Tandis que les États-Unis écoulent des centaines de F-35, les Européens et leurs partenaires peinent à faire décoller leur propre vision du combat aérien de demain. Le projet Tempest cumule aujourd’hui retards, tensions industrielles et incertitudes stratégiques.



Tempest : un programme ambitieux mais déjà fragilisé

Le projet Tempest devait être lancé pour 2035. BAE Systems
Le projet Tempest devait être lancé pour 2035. BAE Systems

Tempest, le projet d’avion de chasse de sixième génération porté par le Royaume-Uni, l’Italie et le Japon, se voulait révolutionnaire. Il devait introduire un appareil sans pilote, appuyé par des drones et doté de capteurs et armements ultramodernes. L’ambition affichée était claire : entrer en service à l’horizon 2035 pour concurrencer les avions américains sur le marché mondial.

Cependant, dès ses débuts, le programme a reçu un sérieux avertissement. Une agence gouvernementale britannique chargée du suivi des projets d’envergure a attribué à Tempest la plus mauvaise évaluation possible, mettant en doute sa faisabilité même. Les raisons sont multiples : complexité technologique, organisation trilatérale fragile et manque de visibilité sur les capacités industrielles à long terme.

L’échéance de 2027, fixée pour le vol inaugural du démonstrateur, paraît déjà compromise. Si le prototype devait embarquer des moteurs existants en attendant la mise au point d’un nouveau réacteur, ce choix transitoire soulève également des questions sur la cohérence globale du programme. L’objectif de construire une supériorité technologique semble s’éloigner.


Une coopération internationale sous tension

Loin de constituer un bloc uni, les partenaires du programme Tempest peinent à s’accorder. Le retrait de la Suède en 2023 a été le premier signal d’un manque d’adhésion autour de ce projet. Cette décision a fragilisé l’équilibre industriel et réduit le potentiel de mutualisation des compétences.

Par ailleurs, les divergences entre les partenaires restants compliquent le pilotage du projet. L’Italie s’est montrée critique envers le Royaume-Uni, l’accusant de ne pas partager de manière équitable ses technologies. De son côté, le Japon reste prudent, notamment sur l’éventuelle entrée de nouveaux pays comme l’Arabie Saoudite, une idée pourtant soutenue par Rome.

Les industriels, rassemblés sous la co-entreprise Edgewing, doivent aussi composer avec des visions stratégiques divergentes. Chaque pays cherche à défendre ses intérêts nationaux, ce qui nuit à la cohérence de l’ensemble. Les risques de surcoûts et de retards s’accumulent.




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