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Thales développe un bouclier numérique face aux menaces quantiques




Publié par Jehanne Duplaa le 8 Octobre 2025

Thales s’impose une nouvelle fois à la pointe de la cybersécurité européenne. Le groupe français annonce avoir développé une technologie inédite, issue de ses travaux sur la cryptographie post-quantique, capable de neutraliser les attaques quantiques à venir. Ce logiciel, intégré à une nouvelle génération de cartes à puce, marque une étape majeure pour la souveraineté numérique et la protection des données stratégiques.



Le 7 octobre 2025, Thales a officialisé le lancement d’une solution logicielle embarquée capable de contrer les attaques issues des futurs ordinateurs quantiques. Ce logiciel, pierre angulaire d’un système global de défense, est au cœur d’une carte à puce baptisée MultiApp 5.2 Premium PQC. L’entreprise française, qui investit chaque année plus de 4 milliards d’euros en recherche et développement, franchit ainsi un cap déterminant dans la course à la sécurité post-quantique.


Thales, pionnier européen face aux attaques quantiques

Le groupe Thales, acteur mondial de la défense et de la cybersécurité, renforce sa position de leader dans la protection des données sensibles. Selon son communiqué officiel, la carte MultiApp 5.2 Premium PQC repose sur un logiciel cryptographique post-quantique conçu pour résister aux calculs massifs des ordinateurs quantiques. Cette technologie exploite des algorithmes validés par le National Institute of Standards and Technology (NIST) américain, garantissant leur robustesse face à la déstructuration des clés classiques.

La solution se distingue par son niveau de certification EAL 6+, l’un des plus élevés délivrés selon les critères internationaux Common Criteria, un label reconnu par l’ANSSI. « La cybersécurité pérenne n’est plus un concept : c’est une réalité », a affirmé Nathalie Gosset, vice-présidente des solutions d’identités et de biométrie chez Thales, citée dans le communiqué de l'industriel. Ce logiciel intégré agit comme une barrière active, capable de détecter et bloquer toute tentative d’exploitation des failles induites par le calcul quantique.

D’après un rapport Gartner cité par Thales, les premières attaques quantiques exploitables pourraient émerger dès 2029, rendant la cryptographie asymétrique classique obsolète. C’est pourquoi Thales accélère ses développements pour anticiper cette échéance, tout en préparant les organismes publics et les infrastructures critiques à ce basculement technologique.


Un logiciel au cœur de la carte à puce post-quantique

Au-delà de la simple prouesse technique, Thales mise sur une intégration industrielle complète. Le logiciel post-quantique développé par ses équipes du pôle cybersécurité est embarqué dans une carte à puce de nouvelle génération. Ce dispositif matériel-logiciel protège les identités numériques et les transactions bancaires, tout en restant compatible avec les systèmes actuels. Pour l’utilisateur, rien ne change, seule la mécanique interne évolue, explique l'entreprise dans son communiqué.

La carte MultiApp 5.2 Premium PQC a été conçue en partenariat avec le CEA-Leti, acteur clé de la microélectronique française. Ensemble, ils ont mis au point une architecture logicielle capable d’évaluer en temps réel la solidité des échanges chiffrés et de neutraliser toute tentative d’intrusion reposant sur le calcul quantique. Cette approche hybride, combinant matériel certifié et logiciel intelligent, constitue une première européenne selon L’Informaticien.

Le développement du logiciel s’appuie sur un ensemble de protocoles de signature et de chiffrement standardisés par le NIST, notamment ceux basés sur les familles CRYSTALS-Dilithium et Kyber. Ces algorithmes permettent de maintenir un haut niveau de sécurité, même face à la puissance de déchiffrement théorique d’un ordinateur quantique. Thales affirme que ses solutions seront déployées dans les systèmes gouvernementaux et les réseaux bancaires dès 2026.


Une réponse stratégique à la menace quantique mondiale

En investissant dans la cryptographie post-quantique, Thales se positionne comme un rempart technologique face à une menace mondiale. Les attaques quantiques, capables de briser les clés de chiffrement RSA ou ECC en quelques secondes, représentent un risque majeur pour les États et les entreprises. L’Europe, grâce à des acteurs comme Thales, cherche à ne pas dépendre des standards américains ou chinois en matière de sécurité numérique.

Franck Sadmi, directeur du Centre national de certification à l’ANSSI, souligne l’importance de cette avancée : « L’Europe est prête à devenir un leader en sécurité post-quantique, permettant aux organisations et gouvernements de déployer des solutions anticipant les risques futurs ». Cette reconnaissance valide la démarche du groupe, qui prône une cybersécurité souveraine et résiliente.

Dans ce contexte, Thales prévoit d’étendre son logiciel à d’autres applications, notamment dans la défense, les communications spatiales et les infrastructures critiques. L’objectif est clair : garantir la pérennité des systèmes de sécurité face à la montée en puissance du quantique. En conjuguant expertise logicielle, innovation matérielle et coopération institutionnelle, Thales prépare dès aujourd’hui le monde numérique de demain — un monde où les attaques quantiques ne seront plus une menace, mais un défi déjà maîtrisé.




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