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Sanctions pétrolières contre la Russie : l’UE adopte un nouveau mécanisme à visée dissuasive




Publié par François Lapierre le 18 Juillet 2025

Le 18 juillet 2025, le Conseil de l’Union européenne a entériné un 18e paquet de sanctions économiques contre la Fédération de Russie, principalement axé sur la réduction des revenus pétroliers de Moscou. Ce nouveau dispositif, qualifié de « sans précédent » par plusieurs responsables européens, vise à fragiliser les capacités de financement de l’effort de guerre russe en Ukraine. Il marque un changement de doctrine, reposant sur un plafonnement dynamique des exportations de brut russe.



Objectif : comprimer les revenus énergétiques liés au pétrole

Le volet central de ce 18e paquet concerne l’établissement d’un nouveau plafond de prix pour les exportations de pétrole brut russe. Le seuil, initialement fixé à 60 dollars le baril dans le cadre du G7, est désormais abaissé à environ 45 dollars, soit 15 % en dessous du prix moyen du marché mondial. Ce mécanisme est indexé dynamiquement : en cas de baisse des cours mondiaux, le plafond sera ajusté pour conserver cet écart de 15 %.

L’Union européenne justifie cette mesure par la nécessité de réduire les ressources fiscales russes, dont environ un tiers provient des exportations de pétrole, selon les estimations européennes. L’objectif affiché est de limiter la capacité du Kremlin à financer son dispositif militaire dans la durée.

Nouvelles sanctions contre la Russie : un outil flexible, conçu pour durer

Ce plafonnement dynamique se distingue des régimes précédents par sa capacité d’adaptation aux conditions de marché, dans une logique de pression économique soutenue. Selon Kaja Kallas, Haute Représentante pour les affaires étrangères, l’ancien plafond avait déjà permis de réduire « de 30 % les revenus pétroliers russes ». L’abaissement supplémentaire vise à accentuer cette contraction sans déstabiliser les flux mondiaux. La Commission européenne propose également d’interdire l’importation de produits raffinés dérivés du pétrole russe, pour prévenir les contournements via des plateformes de transformation intermédiaires.

L’adoption de ce nouveau régime a nécessité des négociations prolongées avec certains États membres, notamment la Slovaquie, qui a temporairement bloqué l’accord. Bratislava exigeait des garanties sur son approvisionnement gazier. Ce différend a été résolu à l’issue d’un engagement politique de la Commission, dans un contexte où l’UE vise la fin de ses importations de gaz russe d’ici à 2027.

La France a soutenu activement ce nouveau train de sanctions. Le ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a évoqué des sanctions « sans précédent » et affirmé que Paris avait joué un « rôle décisif » dans leur adoption. En parallèle, les États-Unis n’ont pas encore validé une révision du plafond, préférant maintenir le seuil de 60 dollars arrêté lors du sommet du G7.



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