Bourget 2025 : dissimulation ciblée et positionnement diplomatique

Sans procéder à une interdiction formelle, l’exécutif français a choisi de masquer l’intégralité de cinq stands israéliens au salon du Bourget, le 16 juin 2025. Les vitrines des groupes Rafael, IAI ou Elbit Systems ont été recouvertes de panneaux opaques, rendant invisible l’exposition de leurs armements offensifs. Cette mesure, prise la veille de l’ouverture, fait suite à des tensions diplomatiques croissantes liées aux opérations militaires israéliennes dans la bande de Gaza. Le ministère français de la Défense n’a pas communiqué officiellement, mais plusieurs sources confirment une décision « politique, mais non hostile ».
Ce choix s’inscrit dans une stratégie de désolidarisation visuelle sans rupture contractuelle, une méthode inédite de régulation symbolique. La France, soucieuse de son image diplomatique au Proche-Orient tout en restant un partenaire stratégique d’Israël, opte pour une tactique d’invisibilisation maîtrisée. En recouvrant sans exclure, elle évite la sanction directe tout en envoyant un signal lisible à l’échelle internationale. Le salon devient ainsi un levier de soft power, géré selon des critères géopolitiques évolutifs.
Ce choix s’inscrit dans une stratégie de désolidarisation visuelle sans rupture contractuelle, une méthode inédite de régulation symbolique. La France, soucieuse de son image diplomatique au Proche-Orient tout en restant un partenaire stratégique d’Israël, opte pour une tactique d’invisibilisation maîtrisée. En recouvrant sans exclure, elle évite la sanction directe tout en envoyant un signal lisible à l’échelle internationale. Le salon devient ainsi un levier de soft power, géré selon des critères géopolitiques évolutifs.
Vers une doctrine française d’exposition diplomatiquement pilotée
La logique derrière ce geste n’est pas isolée. Dans sa feuille de route stratégique Esprit Défense – Hors-Série 2025, le ministère des Armées souligne que « l’exportation d’armement ne peut plus être dissociée des représentations qu’elle véhicule sur la scène internationale ». Le Bourget devient ainsi un théâtre diplomatique autant qu’un espace de prospection industrielle. Dans ce cadre, chaque stand peut désormais être soumis à un filtrage géopolitique ad hoc, selon l’évolution des contextes régionaux ou des pressions parlementaires.
Cette doctrine naissante pourrait avoir des implications structurelles. Si elle se confirme, les salons de défense ne seront plus de simples vitrines neutres, mais des plateformes d’expression politique indirecte. Pour les industriels, cela implique une adaptation en amont : intégrer le facteur diplomatique dans leur stratégie de présence. Pour les États, cela revient à maîtriser l’esthétique de leur politique étrangère, en faisant du visible – ou de l’invisible – un instrument de signal diplomatique maîtrisé. Le cas israélien pourrait ainsi inaugurer une nouvelle ère de gestion géopolitique des espaces d’exposition.
Cette doctrine naissante pourrait avoir des implications structurelles. Si elle se confirme, les salons de défense ne seront plus de simples vitrines neutres, mais des plateformes d’expression politique indirecte. Pour les industriels, cela implique une adaptation en amont : intégrer le facteur diplomatique dans leur stratégie de présence. Pour les États, cela revient à maîtriser l’esthétique de leur politique étrangère, en faisant du visible – ou de l’invisible – un instrument de signal diplomatique maîtrisé. Le cas israélien pourrait ainsi inaugurer une nouvelle ère de gestion géopolitique des espaces d’exposition.