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MBS & Bezos : Une affaire d’espionnage…




Publié par La Rédaction le 7 Mai 2020

En 2018, Gavin De Becker, le chef de la sécurité du géant Amazon révèle que le téléphone de son patron aurait été piraté dans le but de nuire au milliardaire par le gouvernement saoudien. Ce-dernier a tout de suite nié toute implication dans cette affaire.



Contextualisation

Depuis leur rencontre à Los Angeles en avril 2018, Jeff Bezos et le prince saoudien échangeaient fréquemment sur WhatsApp. Plusieurs mois plus tard, en mai 2018, un lien suspect émis du compte du prince est envoyé à Bezos. Suite à cet événement, plusieurs informations contenues dans le téléphone du dirigeant d’Amazon ont fuité. Cela suggère l’implication du prince saoudien. Après quelques mois, en février 2019, le prince héritier MBS s’exprime et déclare que «Ce n’est pas vrai, il n’y a rien contre vous ou contre Amazon de ma part ou de celle de mon pays». Un rapport suggère l'utilisation du logiciel espion « Pegasus », un puissant outil israélien créé par le groupe NSO. Il s’agit d’une des plus grandes entreprises du secteur, faisant l’objet de nombreuses critiques. Elle avait notamment déjà été poursuivie par WhatsApp pour avoir piraté le compte de plusieurs utilisateurs.
 
Mohammed Bin Salman et Jeff Bezos étaient en relation pour discuter de potentiels plans d'investissements en Arabie Saoudite par l’application de messagerie, Whatsapp. MBS aurait supposément profité de ce moyen de communication pour implémenter le logiciel d’espionnage à travers une vidéo MP4 de tourisme envoyé à Bezos par Whatsapp. Cet acte aurait été motivé par des accusations du Washington Post, dont Bezos est propriétaire, sur le règne du Prince, puis sur le meurtre du chroniqueur du Washington Post, Khashoggi, en Turquie. Il aurait utilisé les informations extraites du téléphone de Bezos pour faire pression sur ce-dernier.

La Régulations des Systèmes de Cyber Armes

Cet événement a fait remonter de nombreuses questions. La plus grande étant celle de la nécessité de régulariser et d’orienter le marché des logiciels d’espionnage, qui est actuellement complètement dérèglementé. L'incident va sensibiliser aux menaces croissantes de l'industrie privée des cyber armes et à l'abus potentiel de ses produits. Toutefois, il semble peu probable qu'il s'accompagne de représailles immédiates. D’après l’Arabie Saoudite, MBS aurait acheté le logiciel pour $55 millions à l’agence israélienne NSO. Aujourd’hui ce marché est complètement privatisé et permet à quiconque d’acheter des logiciels assez puissants pour pirater le téléphone et extraire des milliers de gigabits de données de personnes haut placées.

Recommandations

Face à ces attaques, il y a plusieurs précautions à prendre et différentes manières d’agir pour limiter les risques. Tout d’abord, cette attaque démontre que personne n’est à l’abri de cyberattaque, peu importe son statut, et que les logiciels en circulation deviennent beaucoup plus efficaces et donc dangereux. Dans la première phase de protection contre l’espionnage économique, Bezos aurait dû prendre des mesures extrêmes. Ceci implique d’avoir un téléphone personnel et un professionnel. Cela aurait évité la fuite d’informations personnelles, telle que son affaire extraconjugale qui a ensuite été un moyen de pression. De plus, une adresse e-mail et messagerie cryptées permettant d’éviter l’accès aux informations sensibles est nécessaire. Mais encore, avoir une bonne conscience de son entourage est impératif pour être bien protéger. La grande faiblesse de Bezos dans ce cas fut qu’il n’ait pas réalisé dans quelle mesure MBS ciblait le Washington Post, et donc Bezos. Sans comprendre son adversaire et ses motivations, Bezos ignorait la potentielle dangerosité de sa relation avec MBS et n’a donc pas pris les mesures nécessaires pour préserver ces informations personnelles.
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