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Le devoir de mémoire à travers « Vétérans de France »




Publié par La Rédaction le 6 Novembre 2024

Guillaume Malkani et Louis Saillans nous ouvrent les pages de Vétérans de France, Ceux qui ont servi, un ouvrage qui rassemble des récits puissants d’hommes ayant servi sous l’uniforme. Avec cette publication chez VA Éditions, ils souhaitent rendre hommage à ces parcours exemplaires, qu’ils soient militaires, policiers, gendarmes, pompiers ou douaniers, et soulignent l'importance de transmettre cette mémoire à travers les générations. Entre souvenirs et engagement, leur démarche vise à inscrire ces histoires dans notre héritage collectif, pour que l’on n’oublie jamais la force et le sacrifice de ceux qui veillent ou ont veillé sur la société.



Pourquoi avez-vous estimé qu’il était important de publier ces témoignages en lien avec le devoir de mémoire ?

Le devoir de mémoire transcende les supports et, en plus du prisme numérique des vidéos inédites que la chaîne « Vétérans de France » propose sur YouTube et relaie sur ses réseaux, l’encre et le papier se sont naturellement imposés. La tradition des témoignages de ceux qui ont servi est séculaire. Nombreux sont les hommes de guerre et les opérationnels à avoir écrit ou avoir été publiés. Et ce, qu’il s’agisse de militaires, de gendarmes, de pompiers, de policiers ou de douaniers ! Avec cette publication, nous voulions ancrer plus profondément encore notre modeste contribution mémorielle en adaptant nos interviews vidéo avec ce premier livre composé d’une dizaine de récits.
 

Comment espérez-vous que ce livre participe à la préservation de la mémoire des anciens combattants ?

En le voyant circuler et rayonner au détour d’univers où l’uniforme est de rigueur, et dans des sphères totalement civiles, sans connexion aucune avec le monde de la défense ou de la sécurité. L’idée c’est, encore une fois, que le livre circule : d’un commentaire sur Internet aux bibliothèques privées et jusque dans les lycées ou bien les universités. Nous voulons mettre en lumière nos vétérans, qu’ils aient combattu en Indochine il y a plusieurs décennies ou au Sahel il y a peu. Sans oublier tous nos Grands Anciens des conflits plus anciens, ou bien nos camarades pompiers ou gendarmes évoluant sur le sol national. L’idée, c’est de ne pas oublier et de ne pas imaginer – une seule seconde – que la société d’aujourd’hui n’est plus engagée. Nos policiers ou jeunes militaires sont aussi jeunes qu’auparavant. Qu’ils aient servi un an ou vingt ans, qu’ils aient été en unité de combat ou en appui administratif : ils font tous partie de notre belle société et il faut les mettre en lumière. C’est à eux que ce livre est ainsi dédié.

Pensez-vous que le devoir de mémoire soit suffisamment pris en compte en France aujourd’hui ?

Cela dépend probablement des périodes. Le « devoir de mémoire », ce n’est pas uniquement le 11 novembre ou le 8 mai. Ce qui nous semble important, c’est que ce « devoir de mémoire » n’apparaisse pas comme le vague souvenir d’une période révolue. Des tranchées de la Grande Guerre à la Résistance sans oublier l’Indochine, l’Algérie, la Corée puis le Golfe, l’ex-Yougoslavie, l’Afrique, l’Afghanistan et – bien sûr – notre territoire national quant aux actions de la police ou de la Gendarmerie : le « devoir de mémoire » n’est pas un vieil idéal croulant et poussiéreux. Il s’inscrit dans une histoire ancienne dont l’héritage est riche, précieux, et nous « oblige ». Il faut conserver cette mémoire en ayant conscience qu’elle concerne directement les générations actuelles. En effet, le « devoir de mémoire », c’est aussi ne pas oublier ceux qui patrouillent dans nos rues et sont déployés en opérations extérieures. Le « devoir de mémoire », c’est aussi le mécanicien qui répare l’hélicoptère de Gendarmerie, le secrétaire en compagnie de combat qui finalise les notations du domaine des « ressources humaines » ou l’enquêteur de la police scientifique. Le « devoir de mémoire », c’est honorer ceux qui ont servi, naturellement, mais aussi ceux qui continuent à servir au profit de la paix et de la stabilité, qu’ils soient commandos ou logisticiens. Enfin, il n’y a jamais assez de récits et de publications pour témoigner des actions de ces hommes de l’ombre, et des épreuves – en France comme à l’étranger – qu’ils rencontrent durant leur carrière. On peut ainsi toujours faire plus pour transmettre, à l’exemple de cet ouvrage qui vient compléter nos vidéos.

Quelle place devrait occuper la transmission de la mémoire militaire dans notre éducation et nos institutions ?

Plus que « la mémoire militaire », l’association « Vétérans de France » prône une « mémoire opérationnelle » (toute personne qui a porté l’uniforme a mené ou conditionné une action opérationnelle). Cela réunit ainsi les différents « corps » évoqués précédemment : militaires, gendarmes, policiers, pompiers, douaniers. Leurs histoires – en partie communes – rejoignent la Grande Histoire. Ainsi, il est intéressant de constater que l’éducation – avec le projet des « Classes Défense » au profit des établissements scolaires par exemple – comme nos institutions s’intéressent de plus en plus au sujet. Nous espérons modestement que cet ouvrage appuiera la diffusion initialement numérique de nos propos, l’objectif étant bien la transmission mémorielle du patrimoine français attenant à l’univers de la défense. On dit souvent que pour bien appréhender l’avenir, il faut connaître et comprendre le passé. C’est bien l’objectif de cette transmission de la mémoire : ne pas oublier les engagements d’avant-hier, d’hier, d’aujourd’hui (et de demain). Très clairement, voir un jour des passages de ce livre être étudiés au lycée serait formidable et une véritable illustration de la raison d’être de « Vétérans de France ».

Retrouvez l'association Vétérans de France le 11 novembre sur Twitch pour l'évènement du V-Day
Louis Saillans et Guillaume Malkani sont auteurs de l'ouvrage "Vétérans de France, Ceux qui ont servi" publié chez VA Éditions


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