Un canal saoudien éprouvé pour les échanges « à haute valeur »
President Donald Trump participates in a bilateral meeting with Crown Prince and Prime Minister Mohammed bin Salman Al Saud of Saudi Arabia, Tuesday, November 18, 2025 52 ite 09 - Wikimedia Commons
La mécanique n’apparaît pas ex nihilo. En septembre 2024, Reuters rapportait que Vladimir Poutine avait remercié MbS pour son rôle dans le plus important échange de prisonniers entre Washington et Moscou depuis la guerre froide, un deal portant sur 24 détenus (16 transférés de Russie vers l’Ouest, 8 renvoyés en Russie). En février 2025, Reuters indiquait encore que MbS et Dmitriev avaient été impliqués dans la libération de l’Américain Marc Fogel. Riyad se positionne ainsi comme un « terrain neutre » de négociation, utile à Moscou pour contourner les canaux occidentaux formels tout en bénéficiant du statut de puissance pivot du Golfe.
Pourquoi Witkoff : le profil « transactionnel » controlé par Moscou ?
Le choix de Witkoff, homme d’affaires issu de l’immobilier, s’inscrit dans une logique où la diplomatie se confond avec la transaction. Un négociateur adossé au cercle personnel de Trump offre à Moscou un accès direct, rapide, et potentiellement plus flexible que l’appareil d’État. C’est d’autant plus notable que Dmitriev, figure centrale de cette architecture, opère sous sanctions américaines mais conserve un rôle politique-économique assumé : Poutine l’a nommé en février 2025 « envoyé spécial » pour la coopération économique et l’investissement. Dans ce schéma, la libération de détenus n’est pas seulement un objectif humanitaire ou symbolique : c’est un actif de négociation, susceptible d’ouvrir des discussions plus larges (investissements, levées partielles de contraintes, accès à des intermédiaires du Golfe), sans passer par des formats verrouillés.
Une diplomatie d’influence par contournement : isoler, capter, imposer le tempo
La condition rapportée par le WSJ — venir seul, sans interprète — n’est pas un détail de protocole : c’est une architecture de contrôle. Elle réduit les garde-fous, fragilise la traçabilité et maximise l’asymétrie au profit de l’hôte. Elle s’articule avec la place de Dmitriev, et des proxys du Golfe, dans un contexte où les sanctions restent un arrière-plan structurant. Cette logique « personnalisée » n’est pas sans rappeler, côté américain, le retour d’un imaginaire de politique étrangère centrée sur des rapports de force bilatéraux et des deals, déjà perceptible dans d’autres signaux transatlantiques liés à Trump, comme l’idée — évoquée à Berlin — d’un rééquilibrage brutal des responsabilités OTAN au profit de l’Allemagne.
Ce que révèle le canal Witkoff–Dmitriev–MbS, c’est moins une improvisation qu’une diplomatie russe sophistiquée d’influence et de manipulation des acteurs stratégique de premier plan, fondée sur des relais économiques, des hubs « neutres » et des échanges à forte valeur. Dans ce modèle, l’émissaire « business » Wittkof est une cible idéale : un interlocuteur supposé pouvoir négocier des arrangements au-delà des cadres traditionnels de la diplomatie.
Ce que révèle le canal Witkoff–Dmitriev–MbS, c’est moins une improvisation qu’une diplomatie russe sophistiquée d’influence et de manipulation des acteurs stratégique de premier plan, fondée sur des relais économiques, des hubs « neutres » et des échanges à forte valeur. Dans ce modèle, l’émissaire « business » Wittkof est une cible idéale : un interlocuteur supposé pouvoir négocier des arrangements au-delà des cadres traditionnels de la diplomatie.

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