La Chine disposerait aujourd’hui d’un nombre croissant de missiles balistiques « avancés », ce qui pourrait laisser l’Inde dans une position d’infériorité en cas de conflit majeur.
Pour répondre à cette menace, l’Inde a envisagé la création d’une « Integrated Rocket Force » (IRF), une structure inter-armées destinée à regrouper et moderniser ses moyens de missiles non nucléaires. Mais selon l’article, les retards du projet et les défis techniques sont importants, et le risque demeure que l’IRF ne soit pas opérationnelle au moment où la Chine exploite pleinement son avantage.
Le déséquilibre est réel : l’Inde pourrait, en cas de guerre, « subir des frappes de missiles chinois profondément à l’intérieur de son territoire sans avoir la capacité de riposter de manière équivalente ». C’est l’un des dilemmes stratégiques.
À côté de cette vulnérabilité, l’Inde dispose cependant de certains atouts. Par exemple, elle a développé les missiles de la série Agni‑V, capables de porter plusieurs ogives (MIRV) et d’atteindre des cibles jusqu’à 7 000 km ou plus. Cela montre que New Delhi n’est pas sans réponse, mais ces capacités visent davantage la dissuasion nucléaire que la confrontation conventionnelle immédiate.
La montée en puissance chinoise dans le domaine des missiles balistiques oblige l’Inde à tirer les leçons d’une stratégie de « capacité de frappe et riposte rapide ». Pour cela, elle doit non seulement finaliser l’IRF, mais aussi améliorer ses systèmes de commandement, de contrôle, de communication et de lancement « pré-planifiés ». Le calendrier reste néanmoins flou.
Au-delà de l’aspect technique, la dimension géopolitique est forte. La frontière sino-indienne, en particulier dans la région du Ladakh et de l’Himalaya, demeure un point de friction où le « mandate » de dissuasion classique peut se trouver remis en question. Le risque d’escalade conventionnelle ou nucléaire plane davantage lorsqu’un acteur pense que l’autre possède un avantage substantiel.
En conclusion, l’Inde se trouve à un carrefour stratégique : soit accepter temporairement une certaine infériorité conventionnelle, soit accélérer ses efforts pour réduire l’écart avec la Chine dans le domaine des missiles balistiques. Dans le second cas, cela impliquera des investissements rapides, des réformes structurelles et un engagement politique sans faille. Le temps joue contre New Delhi sur ce front.