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Grève massive chez Boeing : 3 200 ouvriers désertent les chaînes de production




Publié par Jehanne Duplaa le 4 Août 2025

Boeing vacille. Ce lundi 4 août, des milliers d’ouvriers désertent les lignes d’assemblage d’avions militaires dans le Missouri et l’Illinois.



Une grève d’ampleur touche les installations de Boeing aux États-Unis depuis le lundi 4 août 2025, à minuit. Malgré une proposition salariale ambitieuse, les ouvriers des sites militaires du Missouri et de l’Illinois ont décidé de suspendre le travail. Ce mouvement social, qui concerne la production d'avions de chasse, soulève des enjeux économiques et stratégiques cruciaux pour le groupe et ses partenaires.

Le coeur industriel des avions de chasse en pause

Dans la nuit du 3 au 4 août, environ 3 200 ouvriers affiliés au syndicat IAM (International Association of Machinists and Aerospace Workers) ont quitté leur poste. Les sites concernés — à St. Louis et St. Charles (Missouri), ainsi qu’à Mascoutah (Illinois) — concentrent une partie majeure de l’assemblage des chasseurs F-15 et F/A-18, des aéronefs au cœur de l’appareil militaire américain.

« Les membres du District 837 de l’IAM construisent les avions et les systèmes de défense qui assurent la sécurité de notre pays », a rappelé Sam Cicinelli, vice-président général du territoire Midwest du syndicat, dans une déclaration relayée par communiqué, le 3 août 2025. Le syndicat martèle que ses membres méritent un accord à la hauteur de leur expertise et de leur rôle stratégique.


Une offre de Boeing jugée insuffisante

Face aux exigences syndicales, Boeing avait proposé une revalorisation salariale moyenne de 40 % sur la durée du contrat, couplée à une plus grande souplesse sur les congés. Une proposition que l'entreprise jugeait généreuse. « Nous sommes déçus que nos employés aient rejeté une offre qui prévoyait une augmentation salariale moyenne de 40 % et qui répondait à leur principale revendication concernant les horaires de travail alternatifs », a déclaré le groupe dans son communiqué.

Mais cette proposition n’a pas suffi. Selon BFMTV, les ouvriers dénoncent des « promesses en l’air » et réclament des garanties fermes sur les conditions de travail, en particulier la flexibilité des horaires. Le représentant syndical Tom Boelling s’est montré catégorique : « Ils méritent un contrat qui reflète leurs compétences, leur dévouement, et le rôle essentiel qu'ils jouent dans La Défense de notre nation. »


Boieg, entre tensions internes et pressions militaires

Le géant de l’aéronautique, déjà fragilisé par des déboires techniques et des retards dans ses livraisons civiles, se voit confronté à une nouvelle secousse industrielle. Pour contenir les effets de la grève, l’entreprise affirme avoir « mis en œuvre un plan d'urgence », destiné à permettre à des équipes non grévistes de maintenir une partie de la production, rapporte Le Figaro.

Cette grève est la seconde à frapper les lignes militaires de Boeing en moins d’un an, un signal fort envoyé à la direction. Elle intervient dans un contexte où les chaînes d’approvisionnement de la défense américaine sont déjà sous tension. Chaque jour d’arrêt complique un peu plus le respect des contrats militaires en cours, notamment ceux liés à la flotte de chasseurs tactiques.


Un bras de fer qui s'installe

À l’heure où la sécurité des approvisionnements en armement devient un enjeu stratégique, l’arrêt partiel des usines de Boeing relance les débats sur la gouvernance du groupe et sur le traitement de ses ouvriers. En misant sur un compromis tardif, l’industriel a sans doute sous-estimé la détermination d’un personnel hautement qualifié et politiquement mobilisé.



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