Le coeur industriel des avions de chasse en pause
Dans la nuit du 3 au 4 août, environ 3 200 ouvriers affiliés au syndicat IAM (International Association of Machinists and Aerospace Workers) ont quitté leur poste. Les sites concernés — à St. Louis et St. Charles (Missouri), ainsi qu’à Mascoutah (Illinois) — concentrent une partie majeure de l’assemblage des chasseurs F-15 et F/A-18, des aéronefs au cœur de l’appareil militaire américain.
« Les membres du District 837 de l’IAM construisent les avions et les systèmes de défense qui assurent la sécurité de notre pays », a rappelé Sam Cicinelli, vice-président général du territoire Midwest du syndicat, dans une déclaration relayée par communiqué, le 3 août 2025. Le syndicat martèle que ses membres méritent un accord à la hauteur de leur expertise et de leur rôle stratégique.
Une offre de Boeing jugée insuffisante
Face aux exigences syndicales, Boeing avait proposé une revalorisation salariale moyenne de 40 % sur la durée du contrat, couplée à une plus grande souplesse sur les congés. Une proposition que l'entreprise jugeait généreuse. « Nous sommes déçus que nos employés aient rejeté une offre qui prévoyait une augmentation salariale moyenne de 40 % et qui répondait à leur principale revendication concernant les horaires de travail alternatifs », a déclaré le groupe dans son communiqué.
Mais cette proposition n’a pas suffi. Selon BFMTV, les ouvriers dénoncent des « promesses en l’air » et réclament des garanties fermes sur les conditions de travail, en particulier la flexibilité des horaires. Le représentant syndical Tom Boelling s’est montré catégorique : « Ils méritent un contrat qui reflète leurs compétences, leur dévouement, et le rôle essentiel qu'ils jouent dans La Défense de notre nation. »
Boieg, entre tensions internes et pressions militaires
Le géant de l’aéronautique, déjà fragilisé par des déboires techniques et des retards dans ses livraisons civiles, se voit confronté à une nouvelle secousse industrielle. Pour contenir les effets de la grève, l’entreprise affirme avoir « mis en œuvre un plan d'urgence », destiné à permettre à des équipes non grévistes de maintenir une partie de la production, rapporte Le Figaro.
Cette grève est la seconde à frapper les lignes militaires de Boeing en moins d’un an, un signal fort envoyé à la direction. Elle intervient dans un contexte où les chaînes d’approvisionnement de la défense américaine sont déjà sous tension. Chaque jour d’arrêt complique un peu plus le respect des contrats militaires en cours, notamment ceux liés à la flotte de chasseurs tactiques.