Enderi






Facebook
Twitter
YouTube

















Accueil
Envoyer à un ami
Version imprimable


Renault face aux craintes après sa décision d’entrer dans la fabrication de drones




Publié par François Lapierre le 20 Août 2025

Renault, qui emploie plus de 120 000 personnes dans le monde selon le ministère des Armées relayé par TRT Global, a été officiellement sollicité pour étudier la possibilité de produire des drones sur le sol ukrainien.



Renault et les drones en Ukraine : un projet stratégique mais controversé

Le projet, révélé par Reuters le 8 juin 2025, prévoit une coopération avec une PME française spécialisée. Des lignes de production pourraient être installées à quelques dizaines ou centaines de kilomètres du front, selon La Dépêche, un choix qui accroît les inquiétudes liées à la sécurité du personnel.

Pour le constructeur, cette demande s’inscrit dans un contexte industriel tendu. Alors que les immatriculations automobiles en France ont chuté de 12 % en un an, d’après les chiffres publiés par le JDD le 10 juin 2025, le gouvernement cherche à mobiliser de grands acteurs industriels pour répondre aux besoins militaires. Toutefois, Renault insiste sur le caractère exploratoire de la démarche : « Nous avons été contactés par le ministère des Armées. Des échanges ont eu lieu, aucune décision n’est prise à ce stade, car nous attendons notamment des précisions sur ce projet », a précisé un porte-parole, cité par le JDD.

Les craintes des employés et la fracture sociale au sein de Renault

Sur les sites de production français, les discussions se sont rapidement enflammées. Plusieurs syndicats dénoncent une rupture avec la mission originelle de l’entreprise. « Beaucoup de salariés nous ont interpellés, ils ont signé pour fabriquer des voitures et pas des armes », a déclaré un responsable Force Ouvrière cité par BFMTV. La CGT a ajouté : « Certains veulent déjà savoir s’ils peuvent refuser une telle mission », témoignant d’un malaise croissant.

Ces prises de parole traduisent une fracture interne. Certains employés craignent de devenir indirectement acteurs du conflit en Ukraine, ce qui pourrait attirer des représailles. D’autres s’interrogent sur l’avenir industriel du groupe, déjà fragilisé par la baisse des ventes. Les inquiétudes dépassent le seul plan social : elles touchent à la légitimité de l’entreprise dans la défense.

Un risque accru de cyberattaques et de représailles extérieures

Au-delà des débats internes, Renault redoute de nouvelles menaces extérieures. La société pourrait devenir une cible privilégiée de cyberattaques si elle s’engage dans la production de drones destinés à l’Ukraine. BFMTV rapporte que plusieurs responsables syndicaux estiment déjà que « Renault se retrouverait visée par des cyberattaques de plus en plus violentes ». Dans le contexte actuel, où la Russie multiplie les offensives numériques, l’entreprise mesure l’ampleur des risques pour ses infrastructures industrielles et informatiques.

D’après les observateurs, l’industrie française de la défense subit depuis des mois une intensification d’attaques ciblées. Pour Renault, une telle évolution pourrait menacer non seulement sa cybersécurité mais aussi la confiance des marchés. La présence du constructeur en Ukraine, sur un territoire exposé et proche du front, renforce l’impression de vulnérabilité. Ainsi, à la peur de représailles s’ajoute le spectre d’un conflit numérique qui pourrait affecter son image, ses activités et ses employés.