Un exercice stratégique pour l’armée de l’Air et de l’Espace
Volfa n’est pas une simple manœuvre aérienne. C’est une véritable campagne militaire simulée, pensée pour tester la Défense française dans ses limites. Conduit depuis la base aérienne de Mont-de-Marsan, l’entraînement s’étend sur une dizaine de jours et engage simultanément des chasseurs, des avions de transport, des ravitailleurs et des drones. Plus de 1 000 aviateurs participent aux opérations, répartis sur une douzaine de bases.
La Dordogne joue un rôle clé dans ce dispositif. L’aéroport de Périgueux-Bassillac sert de point logistique et de terrain de déploiement avancé. Les équipages s’y relaient pour des missions de jour comme de nuit, recréant les conditions d’un conflit de haute intensité. L’armée y teste sa capacité à ravitailler rapidement, à protéger ses installations et à évacuer ses appareils en cas de menace.
Au-delà de la dimension logistique, Volfa vise avant tout la préparation opérationnelle. Les équipages doivent enchaîner des raids aériens complexes, coordonner chasse et transport, tout en intégrant la lutte antidrones, la cyberdéfense et la guerre électronique. Cet entraînement complet s’inspire directement des enseignements tirés des récents conflits où la supériorité aérienne est loin d’être acquise.
Coopération internationale et nouveaux champs de bataille
La particularité de Volfa 2025 réside dans son ouverture. L’armée de l’Air et de l’Espace n’évolue pas seule : elle agit en interconnexion avec la Marine nationale, l’armée de Terre et plusieurs partenaires étrangers. Le Royaume-Uni, le Canada, l’Italie et la Grèce déploient leurs équipages en Dordogne et sur d’autres bases françaises. Cette dimension interalliée renforce l’interopérabilité et la cohésion des forces européennes, essentielles dans un contexte où des puissances comme l’Iran redéfinissent les équilibres régionaux.
Au-delà de l’aspect multinational, Volfa s’inscrit dans une logique dite multimilieu et multichamp. Les opérations ne se limitent plus à l’air, la terre et la mer. Elles incluent désormais l’espace, le cyber, la guerre électromagnétique et la maîtrise de l’information. Cette approche globale reflète l’évolution des menaces modernes. Elle oblige les aviateurs à penser autrement, à agir vite et à s’adapter à des environnements contestés.
La Dordogne, par sa position centrale et son aéroport stratégique, devient un laboratoire grandeur nature. L’exercice permet non seulement de tester les capacités techniques des aéronefs, mais aussi la résilience des hommes et femmes qui les servent. L’armée française se prépare ainsi à affronter les défis de demain, dans un cadre où la haute intensité n’est plus un concept théorique, mais une réalité opérationnelle.