Une nouvelle capacité d’autodéfense anti-drone pour les blindés Griffon et Serval



Publié par La Rédaction le 26 Novembre 2025

L’usage massif des drones sur les théâtres d’opérations oblige les armées à revoir leurs modes de protection. Les conflits récents ont montré que des engins de petite taille, pilotés en immersion ou utilisés comme munitions téléopérées, peuvent neutraliser des véhicules dont la conception initiale ne prenait pas en compte ce type de menace. C’est dans ce contexte que s’inscrit l’annonce d’Arquus, qui développe une nouvelle capacité d’autodéfense anti-drone destinée aux blindés Griffon et Serval.



Un besoin exprimé par l’armée de Terre

Griffon - Wikimédia Commons

En février, la Direction générale de l’armement a commandé 530 Serval dans leur version Appui SCORPION, dont 24 exemplaires seront dédiés à la lutte antidrone. Ces Serval LAD recevront un équipement complet comprenant un tourelleau téléopéré ARX30, un canon de 30 mm à fort débattement, un radar 3D installé sur un mât télescopique, une conduite de tir et un système de détection des radiofréquences. Cette configuration répond directement au besoin d’intercepter ou de perturber les drones employés en pilotage immersif, désormais largement utilisés.
 

Cependant, l’armée de Terre doit également protéger les autres VBMR. Les Griffon, véhicules lourds très présents au sein des unités, doivent eux aussi disposer d’une capacité d’autodéfense face aux drones FPV et aux munitions téléopérées. Le besoin est jugé suffisamment urgent pour exclure le développement d’un système entièrement nouveau, dont la conception et les essais nécessiteraient plusieurs années.


Adapter des technologies déjà en service

La solution retenue consiste donc à faire évoluer les technologies déjà installées sur les blindés. Griffon et Serval sont équipés du tourelleau téléopéré Hornet, armé d’une mitrailleuse de différents calibres ou d’un lance-grenades automatique de 40 mm. Arquus explique dans son communiqué que l’initiative Hornet Air Guard repose sur le tourelleau T1 déjà en service dans l’armée de Terre. L’industriel précise que l’objectif est d’adapter des briques technologiques éprouvées, afin de développer plus rapidement de nouvelles capacités.
 

Arquus ne donne pas le détail des évolutions capacitaires envisagées, mais indique qu’un Griffon ou un Serval équipé de cette adaptation pourra détecter un drone et contribuer à sa neutralisation tout en conservant une architecture déjà largement déployée dans les forces. Cette approche permet de limiter les délais et les coûts, tout en testant rapidement les capacités dans un cadre contrôlé, ce que l’industriel juge essentiel pour répondre aux exigences opérationnelles actuelles.


Une expérimentation prévue en 2026

L’entreprise estime qu’il est nécessaire de s’éloigner des approches traditionnelles afin d’accélérer la mise à disposition de solutions pragmatiques pour les unités de mêlée. L’expérimentation de cette nouvelle capacité d’autodéfense est programmée pour le second trimestre 2026. Elle s’inscrira dans les travaux de planification opérationnelle de l’armée de Terre, avec pour objectif de basculer vers une réalisation dès que possible si les essais sont concluants.

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