Un colonel retraité devant la justice après la découverte de documents classés Secret défense



Publié par Jean-Baptiste Le Roux le 18 Septembre 2025

Un colonel retraité de 71 ans est poursuivi pour négligence après la découverte, en 2020, de documents classés Secret défense dans l’ancienne demeure de sa mère, laissée à l’abandon et fréquentée par des squatteurs. Deux explorateurs urbains, tombés par hasard sur ces pièces sensibles, comparaissent à ses côtés.



Une maison laissée à l’abandon et des documents sensibles oubliés

Un ancien colonel de l’armée de l’air est jugé à Lille pour avoir laissé des documents classés Secret défense dans une maison squattée. Retour sur une affaire où négligence, exploration urbaine et enjeux de sécurité nationale se croisent. Pixabay

L’affaire remonte à 2020, lorsqu’une maison située au Havre attire des passionnés d’exploration urbaine. L’ancienne demeure, inoccupée depuis le décès de sa propriétaire en 2008, était régulièrement visitée par des squatteurs. C’est dans ce contexte qu’un jeune homme découvre plusieurs documents militaires portant la mention "Confidentiel Défense".

Ces papiers, datés des années 1980 et 1990, ainsi qu’une disquette de 1998, appartenaient à un colonel de l’armée de l’air, retraité depuis 2007. Restés dans une armoire pendant plus d’une décennie, ils auraient dû être détruits ou archivés selon les protocoles stricts imposés par la Défense nationale. Leur présence dans un lieu accessible au public constitue une violation de la réglementation en vigueur.


Un procès pour négligence et des explorateurs urbains impliqués

Le colonel est poursuivi pour divulgation par négligence de documents classés Secret défense. Selon lui, il avait "oublié" l’existence de ces archives et admet avoir fait preuve d’imprudence. Les magistrats rappellent toutefois que l’obligation de protéger ce type de documents demeure, même après la fin de la carrière militaire.

Deux explorateurs urbains, présents le jour de la découverte, comparaissent également. L’un est jugé pour appropriation, l’autre pour reproduction de documents classés. Bien que leur avocat ait souligné qu’ils avaient fini par signaler leur trouvaille aux autorités, la justice estime qu’ils n’auraient pas dû conserver ni manipuler ces pièces. Le parquet a requis deux mois de prison avec sursis contre chacun des trois prévenus.

La décision finale du tribunal de Lille est attendue le 1er octobre. Cette affaire rappelle combien la conservation de documents estampillés Secret défense reste un enjeu majeur de sécurité, même lorsqu’ils semblent appartenir au passé.


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