Un ex-soldat radicalisé au profil déjà connu
Manuel B., 40 ans, n'est pas un inconnu des services antiterroristes. Ancien membre du Génie de l’armée française, il s’est progressivement radicalisé à partir de 2008, à la suite d'une mission à Djibouti. Sa conversion à l’islam radical a attiré l’attention des autorités, qui le placent sous surveillance à son retour en France.
Radié de l’armée en 2014 après neuf ans de service, il devient un individu à risque, explique Le Figaro. Installé à Angers, il fréquente un cercle islamiste local et effectue des activités proches d’un entraînement paramilitaire. Il est perquisitionné après les attentats du 13 novembre 2015 et assigné à résidence, avant de tenter une première "hijra" vers le Maroc, où il est arrêté avec un arsenal inquiétant.
Ce séjour marocain lui vaudra une condamnation à quatre ans de prison, suivie d’une expulsion vers la France. Malgré ces antécédents, il tente en avril 2025 de rejoindre à nouveau un groupe djihadiste actif en Syrie, dirigé par le Français Omar Diaby.
Une arrestation qui relance les inquiétudes
Son dernier périple commence mi-avril : après être passé par l’Italie, l’Arabie saoudite, puis la Jordanie, il est interpellé à Amman. Expulsé vers le Liban, il est finalement arrêté à son arrivée en France le 29 avril. Il est depuis mis en examen pour association de malfaiteurs terroriste et placé en détention.
Manuel B. comptait rejoindre Diaby, alias Omar Omsen, figure du djihadisme français installée à la frontière syro-turque. Ce groupe, aux pratiques proches d’une secte, attire encore des combattants malgré les difficultés d’accès à la région. Le prévenu justifie son projet par un prétendu désir de retrouver ses enfants présents sur place.
L’arrestation de Manuel B. intervient dans un contexte où les départs vers la Syrie restent rares, mais non inexistants. Depuis décembre 2024, au moins trois autres personnes ont quitté la France pour le même motif, et trois autres ont été stoppées avant leur départ. Le cas de cet ancien militaire souligne les dangers persistants de la radicalisation dans les rangs des ex-forces armées, et la vigilance continue des services antiterroristes.