Un dirigeant russe enfermé dans la confrontation
À la veille de son départ de la tête du MI6, Richard Moore a livré une analyse sans concession de la guerre en Ukraine. Selon lui, aucun élément concret ne permet de penser que Vladimir Poutine envisage la moindre négociation de paix. Trois ans après le déclenchement de l’invasion, le Kremlin poursuit sa ligne dure. 
 
Pour l’ancien chef du renseignement britannique, la stratégie russe repose toujours sur la contrainte et la domination. Poutine chercherait avant tout à imposer son projet impérial, sans offrir la moindre concession diplomatique. Cette position entretient un conflit prolongé qui épuise autant l’Ukraine que la communauté internationale. 
 
Loin d’avoir consolidé sa position, le président russe aurait en réalité affaibli son pays. Moore estime que la guerre accélère le déclin structurel de la Russie. L’isolement économique, les pertes militaires et la fuite des talents minent les perspectives d’avenir. Le chef sortant du MI6 souligne ainsi que le Kremlin hypothèque son futur au profit d’une vision personnelle et idéologique de l’histoire. 
                 
Conséquences géopolitiques et défis de Défense
Si Moscou espérait briser la résistance ukrainienne, le résultat semble inverse. La guerre a renforcé l’identité nationale de Kyiv et accéléré son rapprochement avec l’Occident. L’adhésion de la Suède et de la Finlande à l’OTAN illustre également le contrecoup stratégique pour la Russie. Ces élargissements modifient profondément l’équilibre de la Défense européenne. 
 
Moore rappelle que des puissances plus grandes que la Russie ont échoué par le passé à soumettre des États plus petits. Cette comparaison vise à démontrer que la volonté d’annexion totale se heurte à des limites historiques et militaires. Malgré la supériorité numérique, Moscou ne parvient pas à obtenir la victoire rapide espérée. 
 
Face à cette situation, l’Ukraine mise sur l’innovation et les partenariats. Le développement de son industrie d’armement, soutenu par des financements étrangers, illustre une stratégie de long terme. Kyiv entend consolider sa Défense et maintenir la pression sur son adversaire, même dans une guerre d’usure. 
 
Enfin, le MI6 profite de cette transition pour renforcer ses outils de collecte de renseignement. L’ouverture d’une plateforme sécurisée sur le dark web, destinée aux sources potentielles, témoigne de la volonté de Londres d’adapter ses méthodes aux nouveaux défis. Dans ce contexte, Richard Moore laisse à son successeur un appareil de Secret défense mobilisé face à une Russie toujours perçue comme une menace directe.