Tanks russes et menace drone : une adaptation technologique impérative



Publié par Adélaïde Motte le 29 Décembre 2025

Alors que les drones FPV redéfinissent la supériorité tactique sur le champ de bataille ukrainien, la Russie accélère l’adaptation de ses systems de protection active pour protéger ses tanks. Entre innovations radar, limites techniques et enjeux industriels, cette mutation devient stratégique.



Adapter les systèmes de protection active aux drones FPV

Les chars russes ne font plus uniquement face aux missiles antichars traditionnels. Désormais, la menace dominante vient du drone, en particulier des appareils FPV, rapides, bon marché et capables de frapper à basse altitude. Pour répondre à ce défi, un brevet russe récent décrit une évolution des systèmes de protection active, visant à détecter et engager ces micro-menaces aériennes en complément des projectiles classiques. L’objectif est clair : permettre à un seul radar et un seul processeur de traiter simultanément des menaces rapides et lentes sans refonte industrielle lourde.

Techniquement, l’approche repose sur une exploitation plus fine des signatures micro-Doppler générées par les hélices des drones et sur l’alternance intelligente entre modes longue distance et courte portée. Cette architecture vise à améliorer la surveillance rapprochée autour des tanks, tout en conservant une capacité robuste contre les missiles. Dans la logique russe, l’innovation doit être pragmatique : renforcer l’existant plutôt que concevoir un nouveau système complet, afin d’équiper rapidement les T-72B3M et T-90M.

Limites opérationnelles et enjeux industriels pour l’armée russe

Cependant, adapter un système conçu pour intercepter des missiles rapides à la lutte contre des drones lents et manœuvrants n’est pas trivial. Les systèmes actuels, comme Arena-M, restent efficaces frontalement, mais peinent à couvrir les angles élevés et les attaques plongeantes, particulièrement exploitées par les opérateurs FPV. Les défis concernent autant la discrimination radar à très courte distance que la gestion du « bruit » environnant, qui complique l’identification d’une cible aussi petite qu’un drone.

Pour l’industrie russe d’armement terrestre, l’enjeu est double : prouver que la modernisation des capacités APS peut suivre le rythme d’évolution des drones de combat et démontrer que ces solutions peuvent être produites et déployées à grande échelle. Si les essais se révèlent concluants, ils pourraient redonner un avantage tactique aux unités blindées. Dans le cas contraire, la vulnérabilité face aux drones FPV continuerait de remettre en cause le rôle central des tanks sur le champ de bataille moderne.

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