Stockholm accélère sur ses futures frégates tandis que Paris promet une livraison dès 2030



Publié par La Rédaction le 24 Novembre 2025

La Suède se prépare à choisir son futur modèle de frégate « au tout début de l’année prochaine », selon son ministre de la Défense, alors que la France met en avant sa capacité à fournir une frégate entièrement équipée en 2030. Une discussion stratégique qui révèle les ambitions navales des deux pays au moment où l’Europe réarme.



Stockholm accélère sa modernisation navale

Image Pixabay

La Suède avance vers une décision majeure concernant sa future flotte. Après avoir mené une étude de marché destinée à recommander un type de frégate, le Swedish Defence Materiel Administration (FMV) est désormais en mesure de transmettre ses conclusions. Le ministre suédois de la Défense, Pål Jonson, a indiqué que « la décision devrait intervenir au tout début de l’année prochaine ». Il s’exprimait à la veille d’une rencontre avec la ministre française des Armées, Catherine Vautrin.
 

La Suède entre dans une phase décisive de renouvellement de sa flotte. Après une vaste étude de marché menée par son administration du matériel de défense, le gouvernement s’apprête à choisir le modèle qui équipera sa marine pour la prochaine décennie. La décision est annoncée pour le tout début de l’année 2026, un calendrier particulièrement rapide pour un programme d’une telle ampleur.
 

L’objectif annoncé est structurant pour la planification militaire nordique : obtenir deux frégates prêtes en 2030, puis deux autres d’ici 2035. Cet effort intervient alors que la Suède cherche à renforcer ses capacités de défense aérienne et antimissile et à consolider sa place dans l’architecture de sécurité européenne et atlantique.
 

À l’occasion d’une rencontre bilatérale entre les ministres français et suédois de la Défense, la question des frégates a été au cœur des discussions. Les échanges ont également porté sur le système suédois GlobalEye, une capacité de surveillance aérienne avancée qui suscite l’intérêt de Paris.

 


Paris mise sur la FDI et un calendrier serré

Côté français, la réponse est claire : une frégate entièrement équipée et armée pourrait être fournie dès 2030. Cette promesse s’appuie sur la dynamique déjà engagée autour de la frégate de défense et d’intervention, dont un premier exemplaire a été livré en octobre. Le navire présente un ensemble de capacités avancées : radar Sea Fire de dernière génération, systèmes de lancement vertical et intégration de missiles Aster, le tout dans une plateforme de 122 mètres pour environ 4 500 tonnes.
 

Pour la France, ce programme suédois représente un enjeu industriel majeur. Stockholm a déjà choisi par le passé une frégate britannique, ce qui place Paris en position de reconquête sur un marché stratégique en Europe du Nord. Le calendrier serré évoqué par la Suède renforce encore la compétition, car la capacité à livrer rapidement devient un critère décisif autant qu’une démonstration de crédibilité industrielle.
 

Pour la Suède, l’acquisition de ces quatre frégates va au-delà du simple renouvellement de flotte : il s’agit de disposer d’un outil naval capable d’opérer dans un environnement de menace élevé et d’intégrer pleinement les standards de défense collectifs de l’OTAN. Dans ce cadre, la proposition française s’inscrit dans une dynamique de renforcement des coopérations européennes mais pourrait aussi devenir un signal fort dans le paysage naval du continent.
 

Entre l’ambition suédoise et la volonté française de démontrer la maturité de sa filière, l’année 2026 s’annonce comme un moment charnière pour l’équilibre industriel et stratégique de la construction navale européenne.


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