Deux visions, deux budgets, deux ambitions
Le Service National Universel (SNU), dans sa forme actuelle, repose sur le volontariat et s’adresse aux jeunes de 15 à 17 ans. L’un des projets à l’étude prévoit de le rendre plus accessible, avec pour objectif d’accueillir jusqu’à 200.000 jeunes chaque année. Le coût de cette extension serait de 600 millions d’euros, un investissement jugé raisonnable par les partisans d’une montée en puissance progressive du dispositif.
À l’opposé, une autre proposition beaucoup plus ambitieuse consisterait à rétablir un service militaire obligatoire de six mois, pour toute une classe d’âge. Ce modèle, bien plus structurant, inclurait une formation militaire et concernerait environ 600.000 jeunes. Mais son coût, estimé à 15 milliards d’euros, soulève de sérieuses interrogations sur sa faisabilité dans un contexte budgétaire tendu.
Entre ces deux extrêmes, des scénarios intermédiaires sont aussi envisagés. Ces options hybrides combineraient un court stage civique, une mission d’intérêt général et une initiation militaire pour les volontaires. À 5 milliards d’euros l’année, ces alternatives tentent de concilier engagement civique et maîtrise des dépenses.
Une jeunesse au cœur de la stratégie nationale
Au-delà de l’aspect financier, ces projets reflètent une volonté de mieux intégrer les jeunes à la vie publique. Quelle que soit la formule retenue, l’idée est de valoriser leur participation dans les parcours éducatifs et professionnels. L’expérience SNU pourrait ainsi peser dans les concours, les carrières de la fonction publique, voire le calcul des droits à la retraite.
Cette orientation stratégique répond aussi à des impératifs géopolitiques. Le retour de la guerre sur le continent européen et l’instabilité mondiale poussent l’exécutif à repenser le rôle de la jeunesse dans la résilience nationale. Le président Emmanuel Macron a demandé des pistes concrètes sans trancher, laissant le débat ouvert.
Si les investissements militaires poursuivent leur hausse, le SNU, lui, peine à trouver sa place dans le budget. Pourtant, ses défenseurs y voient un outil puissant pour renforcer le lien entre la jeunesse et la République. Entre civisme à coût maîtrisé et militarisation coûteuse, le choix de la France façonnera une génération entière.