Sécurité : la France sanctionnée dans un classement international sur la paix



Publié par Adélaïde Motte le 27 Juin 2025

Dans son rapport annuel publié le 26 juin 2025, l’Institut pour l’économie et la paix classe la France à la 74ᵉ position mondiale pour son niveau de paix et de sécurité. En cause : sa posture militaire, sa dissuasion nucléaire et son rôle actif sur les théâtres extérieurs.



La doctrine française confrontée à la méthodologie anglo-saxonne

L’édition 2025 du Global Peace Index attribue à la France une note de 1,97/5, plaçant le pays loin derrière ses voisins européens. Trois critères lui valent une sanction maximale : détention d’armes nucléaires, exportations d’armement, et engagements militaires extérieurs. Ce classement repose sur une conception pacifiste du rôle de l’État, incompatible avec les piliers historiques de la stratégie française : dissuasion, autonomie capacitaire, présence internationale.

Ce biais méthodologique soulève une question de fond : peut-on considérer comme facteur d’instabilité une force armée professionnalisée, encadrée par des institutions démocratiques, et intégrée à des missions internationales sous mandat ? Le rapport ne distingue ni les contextes, ni les cadres légaux des interventions, ni le rôle stabilisateur assumé par Paris depuis des décennies dans plusieurs zones critiques.

Sécurité intérieure : entre réalités statistiques et perception extérieure

Le rapport pénalise également la France sur son niveau de sécurité intérieure, influencé notamment par les attentats de 2015 et une criminalité violente persistante. En 2024, le pays a enregistré 980 homicides, en hausse sur quatre ans. Les saisies d’armes de guerre et les conflits liés au narcotrafic, notamment à Marseille, alimentent une image sécuritaire dégradée. 

Alors que la plupart des pays européens enregistrent une baisse continue de leur taux d’homicides, la France connaît, à rebours de cette tendance, une hausse inquiétante. En 2020, 816 homicides étaient recensés sur le territoire ; en 2024, ce chiffre grimpe à 980, soit une augmentation de 20 % en quatre ans. Cette progression, combinée à une recrudescence des tentatives d’homicides et à des saisies record d’armes de guerre, renforce l’idée d’un environnement sécuritaire dégradé. Ce contraste avec le reste du continent alimente la perception d’une vulnérabilité structurelle, difficilement compatible avec le statut d’une puissance militaire avancée.

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