Rheinmetall consolide son emprise industrielle en Roumanie : le char KF-51 « Panther » en pole position



Publié par La Rédaction le 13 Novembre 2025

Le constructeur allemand Rheinmetall poursuit sa stratégie d’implantation en Roumanie. En multipliant les partenariats industriels et les coentreprises locales, il place son char de nouvelle génération, le KF-51 « Panther », en tête des options envisagées pour moderniser les forces blindées de Bucarest.



Rheinmetall s’enracine dans le tissu industriel roumain

Image ENDERI

Rheinmetall a signé un accord avec la société d’État Romarm pour créer une usine de production de poudre propulsive à Victoria, dans le centre de la Roumanie. Cette coentreprise sera détenue à 51 % par Rheinmetall et à 49 % par Pirochim Victoria, filiale de Romarm. L’usine, dont la mise en service est prévue pour 2028, produira jusqu’à 300 000 charges propulsives modulaires par an. L’objectif du groupe allemand est d’atteindre une capacité de 20 000 tonnes de poudre propulsive par an d’ici 2030.

Ce projet renforce une implantation déjà solide. Rheinmetall a repris l’ancien constructeur Automecanica Mediaș, rebaptisé Rheinmetall Automecanica, et collabore avec plusieurs sociétés locales : Uzina Automecanica Moreni, Interactive Software SRL et MarcTel-SIT.

Ces initiatives s’inscrivent dans une stratégie de souveraineté industrielle voulue par Bucarest, qui souhaite produire et entretenir ses systèmes d’armes sur son territoire.


Le KF-51 Panther, un prétendant crédible à la modernisation blindée

La Roumanie a lancé un vaste programme de modernisation terrestre. Le ministère de la Défense prévoit l’acquisition d’au moins 200 véhicules de combat d’infanterie chenillés pour un montant d’environ 3 milliards d’euros, et d’un second lot de 216 chars de combat supplémentaires, en plus des 54 M1A2 Abrams commandés aux États-Unis, dans le cadre d’une enveloppe globale estimée à 6,5 milliards d’euros.

Dans ce contexte, le KF-51 Panther de Rheinmetall s’impose comme un candidat sérieux. Conçu sur un châssis de Leopard 2A4 modifié, il est proposé avec un canon de 130 mm ou un canon de 120 mm dans sa version EVO. Le char intègre une architecture numérisée, un chargeur automatique et le système optique panoramique SEOSS. Il peut aussi être associé à des munitions rôdeuses ou à des robots terrestres de la gamme Mission Master.

L’article de Laurent Lagneau sur Opex360 souligne toutefois que le KF-51 reste un prototype, mais le réseau industriel que Rheinmetall tisse sur place pourrait être déterminant : le ministère roumain de la Défense exige que les chars et leurs sous-systèmes soient produits et entretenus localement. Cet argument, conjugué aux financements européens prévus dans le cadre de l’initiative SAFE, estimés à 16 milliards d’euros de prêts pour la Roumanie, renforce encore la position de l’industriel allemand.


En signant la création de son usine de poudre propulsive, Rheinmetall consolide son ancrage industriel en Roumanie et se positionne stratégiquement pour les futurs appels d’offres de blindés.

Si le KF-51 Panther n’a pas encore été sélectionné, il reste le favori naturel d’un processus qui combine intérêts militaires, transferts technologiques et ambition européenne de souveraineté.

La Roumanie, quant à elle, avance prudemment : elle bâtit d’abord sa base industrielle avant de trancher sur le choix de son futur char de combat.

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