Le 30 juillet 2025, la Commission européenne a réceptionné les premières demandes de prêts dans le cadre du programme SAFE (Security Action for Europe), un mécanisme lancé pour stimuler la base industrielle de défense du continent. Très vite, il est apparu que les montants sollicités par 18 États-membres excèdent largement le plafond fixé à 150 milliards d’euros, ouvrant une période d’arbitrages difficiles.
Le programme SAFE, entre ambition industrielle et réponse géopolitique
Des demandes de prêts supérieures à 150 milliards d’euros
« Les montants des demandes sont “bien supérieurs” à l’enveloppe totale allouée au programme », a précisé une source proche du dossierParmi les 18 pays ayant officiellement déposé une demande figurent la France, la Pologne, l’Italie, l’Espagne, la Belgique, la Grèce ou encore les États baltes. Selon Toute l’Europe, la Pologne demande à elle seule environ 45 milliards d’euros, la France près de 20 milliards, et l’Italie jusqu’à 15 milliards. La Belgique, quant à elle, oscille entre 7 et 11 milliards.
Un casse-tête pour la Commission européenne
Avec des demandes largement supérieures à l’enveloppe allouée, la Commission européenne devra évaluer chaque plan d’investissement, à soumettre avant le 30 novembre 2025. Ces plans doivent inclure :
une fourchette budgétaire (minimale/maximale),
une description des équipements ciblés (munitions, drones, défense aérienne, etc.),
un engagement à privilégier des fournisseurs européens à 65 % minimum. Le risque est double : favoriser certains États au détriment d’autres ou diluer l’impact stratégique du programme. De surcroît, la Commission incite toujours les 9 États restants à déposer leur demande, malgré l’excès constaté.