Pendragon, l’unité robotique IA qui transformera l’armée française



Publié par Jehanne Duplaa le 26 Septembre 2025

Le projet Pendragon promet de transformer l’armée de Terre française dès 2026. Cette première unité de robots pilotés par une IA incarne une étape majeure dans la robotisation des forces terrestres, entre innovation technique et encadrement strict des usages militaires.



Depuis septembre 2025, le ministère des Armées a confirmé que le projet Pendragon sera la première unité robotique de combat dotée d’intelligence artificielle en France. Ce programme vise à doter l’armée de Terre d’une force de robots coordonnées par une IA, capables d’exécuter des missions tactiques tout en maintenant un contrôle humain. La démonstration initiale est prévue pour 2026, avant un déploiement progressif à partir de 2027.


Objectifs et architecture du projet Pendragon

Le projet Pendragon vise à créer d’ici deux ans une « intelligence collective » entre différentes plateformes robotisées, a annoncé le Secrétariat général pour l'investissement (SGPI). Cette architecture innovante mêlera robots terrestres et drones, qui travailleront de concert sur le terrain. Selon le Comité Robotique France 2030, il s’agira de la première unité robotique militaire française capable d’être engagée au combat pour conduire des missions tactiques.

Comme l’explique Théo Pierre, expert IA à l’AMIAD, « L’idée, c’est d’intégrer différents robots terrestres et différents drones également, de les faire communiquer entre eux, pour réaliser une mission de manière autonome », rapporte Clubic. Toutefois, le même expert précise : « On ne donne pas toute autonomie à cette unité robotique ». Cette double affirmation illustre la philosophie retenue : combiner innovation et sécurité opérationnelle.


Un calendrier ambitieux et une montée en puissance progressive

Le calendrier officiel prévoit une première démonstration opérationnelle du projet Pendragon dès 2026, suivie d’un déploiement initial en 2027. L’unité de départ restera volontairement réduite, avec une « dizaine d’éléments maximum » pour tester la coordination et l’efficacité avant de généraliser le dispositif.

Cette approche graduelle reflète la volonté de l’armée de Terre de limiter les risques techniques et éthiques. Les robots et l'IA doivent prouver leur fiabilité dans des scénarios réels avant toute montée en puissance. Ce phasage permet également d’affiner les doctrines d’emploi et de vérifier la conformité aux normes internationales sur l’usage de la force.


Encadrement, moyens technologiques et souveraineté

Le pilotage du projet Pendragon est confié à l’Agence ministérielle pour l’IA de Défense (AMIAD) et au Commandement du Combat Futur (CCF) du ministère des Armées. Pour soutenir l’entraînement et la simulation, le supercalculateur Asgard a été inauguré début septembre 2025. Il est doté de 1 024 puces de dernière génération et est classifié, déconnecté d’Internet et exploité uniquement par du personnel habilité « secret défense ». Son coût est estimé à 600 millions d’euros.

Ce dispositif garantit que le développement de l’IA militaire se fera dans un cadre souverain et sécurisé. La France cherche ainsi à maîtriser l’intégralité de la chaîne technologique, depuis les algorithmes jusqu’aux plateformes robotisées. Selon le gouvernement, le projet Pendragon s’inscrit pleinement dans France 2030, programme destiné à faire du pays un pionnier de l’intelligence artificielle et de la robotique militaire. Cette démarche, qui associe innovation et contrôle humain, place l’armée de Terre française à la pointe d’une transformation mondiale.


Dans la même rubrique :