Paix ou impasse ? Le plan révisé présenté par les États-Unis et l’Ukraine



Publié par Aurélie GIRAUD le 26 Novembre 2025

Un nouveau souffle pourrait traverser le conflit en Europe de l’Est : après des semaines de tensions, les États-Unis et l’Ukraine semblent aujourd’hui s’accorder sur un cadre de paix avec la Russie. Des points sensibles subsistent, mais selon la Maison-Blanche, ils ne sont pas insurmontables.



Depuis les négociations récentes à Genève des 23 et 24 novembre 2025, le spectre d’une paix possible entre États-Unis, Ukraine et Russie attise l’espoir. Dans un contexte de guerre prolongée, ce potentiel accord pourrait redessiner l’équilibre militaire et diplomatique de l’Europe. Les parties affirment vouloir préserver l’intégrité territoriale de l’Ukraine, tout en adaptant le format d’un accord de paix — un équilibre délicat mais au cœur des discussions.

Pourquoi un plan de paix repensé ?

La genèse du projet tire ses racines dans un document initialement émanant de la Russie, soumis en octobre 2025 à Washington. Selon des sources proches du dossier, le plan américain s’inspirerait fortement de ce « non-paper » russe. Ces révélations indiquent que le plan de paix soutenu par les États-Unis n’est pas une invention ex nihilo, mais une reformulation — potentiellement plus acceptable — d’une proposition russe.
Ainsi, le plan initial s’articulait autour de 28 points, selon Reuters, parmi lesquels des concessions territoriales, des restrictions sur la taille de l’armée ukrainienne, voire une renonciation de l’Ukraine à toute adhésion future à l’OTAN. Ces mesures, jugées incompatibles avec la souveraineté ukrainienne et l’équilibre stratégique européen, avaient suscité de vives réticences à Kiev et parmi les alliés occidentaux.

Face à ces blocages, Washington et Kiev ont engagé un travail de repolitisation du plan : à l’issue des discussions à Genève, un « cadre de paix actualisé et affiné » a été présenté. Ce nouveau projet vise à lever les obstacles majeurs, éliminer les éléments les plus controversés, et proposer une base de négociation acceptable pour l’Ukraine sans compromettre sa souveraineté.


Les points sensibles — mais potentiellement négociables

Le plan refondu conserve plusieurs enjeux cruciaux, que la Maison-Blanche juge délicats, mais pas insurmontables, relève Les Échos. Parmi eux figurent la définition des garanties de sécurité pour l’Ukraine, la remise en cause de certaines positions russes, et le sort des territoires occupés. Selon des responsables américains, ces sujets restent à définir avec précision, mais un accord reste envisageable.

Un des éléments centraux de l’accord est le respect de l’intégrité territoriale et de la souveraineté de l’Ukraine. Les États-Unis et Kiev l’ont réaffirmé : tout accord devra garantir ces principes fondamentaux.

En parallèle, l’Ukraine — par la voix de son président — a déclaré le 25 novembre 2025 être prête à aller de l’avant avec ce cadre pacifique, sous réserve de discussions directes avec Donald Trump et d’une implication renforcée des alliés européens.


Enjeux militaires, budgétaires et de défense : l’équilibre à trouver

Un des défis majeurs du plan revisité concerne le rôle de l’armée ukrainienne dans un futur accord de paix. Le plan initial visait à limiter ce rôle, ce qui avait provoqué l’indignation à Kiev. Le nouveau cadre semble assouplir ces exigences, ce qui ouvre la possibilité d’une armée ukrainienne maintenue — mais placée sous des garanties internationales. Ce point est essentiel pour l’équilibre stratégique régional, tout en répondant aux préoccupations occidentales sur la stabilité.

Du côté budgétaire, un accord de paix impliquerait des redéploiements de dépenses. L’Ukraine pourrait bénéficier d’un soutien accru pour reconstruire ses infrastructures et renforcer ses défenses, tandis que les États-Unis et leurs alliés pourraient réduire l’effort militaire direct — un point sensible dans un contexte d’engagement international prolongé. Ce réalignement pourrait permettre de canaliser des sommes importantes vers l’économie civile et la reconstruction, tout en stabilisant l’architecture de défense de l’Europe de l’Est.


Les obstacles à une paix durable

Malgré le cadre repensé, l’opposition de la Russie demeure l’obstacle le plus visible. Moscou a déjà rejeté la version initiale du plan, et la perspective d’un accord qui préserverait la souveraineté de l’Ukraine apparaît comme un renoncement à toute ambition territoriale russe, selon TV5Monde. Ce désaccord structurel sur les principes fondamentaux complique fortement la mise en œuvre d’un accord définitif.

En outre, même si les États-Unis et l’Ukraine affichent un front commun, il reste à convaincre les alliés européens, certains États membres de l’OTAN et des partenaires régionaux qui continuent de douter des garanties de sécurité proposées. L’acceptabilité politique de l’accord dépendra autant des aspects militaires que de l’équilibre diplomatique entre Washington, Kiev, Europe et Moscou.


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